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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

À Sciences po, qui fut longtemps une école d’élite, rien ne va plus. Depuis des mois, l’école est agitée de scandales, l’ambiance est pourrie par l’activisme, et voilà que les mécènes s’en vont.

Il faut lire l’enquête édifiante que mon consoeur Marie-Amélie Lombard consacre, dans l’Opinion, aux mauvais signaux qui s’accumulent à Sciences-Po. Dernière nouvelle en date, l’un des plus importants mécènes a pris ses distances avec l’école. L’homme d’affaires américain Frank McCourt  avait signé, en 2021, un partenariat qui prévoyait le versement de 25 millions de dollars sur dix ans pour financer la recherche. Il vient de le suspendre.

Il n’est pas le premier à prendre ses distances

Non. Et sans doute pas le dernier non plus. La famille de l’économiste Jean Paul Fitoussi a cessé de financer une bourse de recherche en mai, après l’affaire de “ l’amphi Gaza”, dont une étudiante juive avait été expulsée. La région Ile de France a mis fin à sa subvention. Les adhésions à l’association des anciens élèves sont en baisse de 30% sur un an. Et, alors qu'il subventionne depuis des années la garden party de ces anciens, le groupe LVMH a décidé de ne plus y associer son nom. Effaré de l’agit prop permanente, du militantisme propalestinien agressif d’une minorité et de la dérive activiste qui empoisonne l’établissement.

Les faits lui ont donné raison.

 Le 17 juin, le gala a tourné au chaos. Une poignée de militants, hurlant en arabe « Vive la Palestine libre » ont barré l’accès à Sciences Po, formé une haie du “déshonneur” au milieu d’une flaque de peinture rouge. Ils ont tenté d’empêcher le président des anciens élèves, le politologue Pascal Perrineau de parler. Un désastre.

Sciences-po apparaît comme un bateau en perdition.

L’établissement est dirigé par administrateur provisoire, après une série de scandales qui a frappé les anciens dirigeants.  Les candidats ne se bousculent pas au portillon pour gérer un établissement aux finances chancelantes, miné par l’importation du conflit israélo palestinien, par des minorités fanatisées, et dont, en plus, les finances dans le rouge.

L’école est-elle en train de devenir un repoussoir ?

Une partie des élèves a voulu acclimater à Sciences-po l’activisme qui a mis les grandes facs américaines, Columbia, Harvard, Yale à feu et à sang. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les sponsors s’en sont allé de ces universités, ils quittent science po. L’étape suivante, on la connaît. De nombreuses entreprises rechignent désormais à recruter des étudiants de ces grandes universités, ne voulant pas de la gangrène dans leurs effectifs.

Il en ira de même pour sciences-po si l’établissement n’est pas d’urgence remis sur des rails républicains. Si on laisse les activistes le purger des “ sionistes”, entraver les débats libres, installer le règne de la terreur physique et intellectuelle, sciences po peut mourir, dépouillé de son excellence, de son attrait et de son prestige.