Depuis l'Antiquité, la chevelure est chargée de symboles. D'une manière générale, les cheveux longs sont le siège du pouvoir et de la puissance virile. Ainsi Samson dans la Bible n'est-il fort que par ses cheveux. Que Dalila lui coupe sa crinière et le voilà désarmé. Qui porte les cheveux courts ? Les inférieurs sociaux auxquels ils sont imposés comme aux mineurs et aux dominés. Tous les esclaves sont rasés. Alors qu'en Gaule, les cheveux devaient être longs, la chevelure longue y symbolise la liberté.
Longtemps, les cheveux longs ont été le siège du pouvoir et de la puissance virile. Quand Dalila coupe la crinière de Samson, ce dernier est complètement désarmé. Aujourd'hui encore, on cherche à garder ses cheveux en pleine forme.
Qui porte les cheveux courts dans l’Antiquité ? Les inférieurs sociaux, les mineurs, les dominés, tous ceux à qui on impose cette coupe particulière. A Rome, les enfants sont rasés jusqu’à leur entrée dans l’âge adulte.
En Gaule, c’est tout le contraire : la chevelure longue symbolise la liberté. Les Gaulois prennent très soin de leurs cheveux : ils peignent, ils tressent, décolorent et teignent. A l’époque, ils parvenaient à décolorer leur chevelure grâce à de l’urine de chèvre mélangée à de la cendre, ce qui donne le sapo (ce sont les Gaulois qui ont inventé le savon). Quand les Romains font des prisonniers parmi les Gaulois, ils les tondent pour les humilier.
Le rôle de la chevelure chez les Mérovingiens
Tout au long du haut Moyen-Âge, chez les Celtes comme chez les Germains, cette chevelure longue sera réservée aux familles nobles et royales. Dans un article intitulé « Plutôt morts que scalpés », Yves Matagon explique que chez les Mérovingiens, quand on parle de tonsure, on veut en fait décrire un scalp. Être rasé n’est pas bien méchant car les cheveux repoussent mais être scalpé est beaucoup plus douloureux.
Pour les souverains mérovingiens, il n’y a pas pire déchéance que d’être dépouillé de sa chevelure. Lorsque Clotilde, la femme de Clovis, se voit ordonner par ses deux fils de tonsurer ses petits-fils, elle répond : « J’aime mieux les voir morts que tondus ». A l’époque, ses petits-fils, dont elle avait la garde, allaient atteindre leur majorité et les oncles souhaitaient s’en débarrasser, non par le meurtre, mais par le scalp. Comme Clotilde refuse, deux de ses petits-enfants sont égorgés sur-le-champ. Le seul qui échappe au massacre est Clodoald, le futur Saint-Cloud. Sa vie fut épargnée lorsqu’il accepta de prendre l’habit religieux et d’être tondu.
Le scalp et la dégradation sociale
La chevelure est un point de ralliement, à tel point que lorsque Grégoire de Tours assiste à un grand rassemblement mérovingien, il reconnaît Clovis à la longueur de ses cheveux ! Chez les rois francs, de la naissance jusqu’à la mort, vous ne vous coupez pas les cheveux et seuls les princes royaux portent les cheveux longs.
On considère qu’elle donne une force magique divine : quand une tribu est vaincue, tout le monde se rase la tête pour montrer sa soumission. Priver un homme de ses cheveux est considéré comme une mutilation et une offense très grave.
La véritable dégradation sociale se fait toutefois par la décalvation : elle prive définitivement un homme de sa force et, s’il est roi, de sa capacité à régner. Ce supplice de la décalvation chez les Mérovingiens est très fréquent. Généralement, la coupe se fait aux ciseaux : on coupe des lambeaux de peau avec un scramasaxe (un long couteau mérovingien) et on enlève la peau au fur et à mesure. D’où l’horreur de Clotilde d’imaginer un tel sort arriver à ses petits-fils. Puisqu’ils sont morts avec leur crinière, ils sont morts en rois.