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Comme le disait Michel Audiart : "Un gentleman c'est celui qui est capable de décrire Sophia Loren sans faire de geste". Pourtant, il y en a une que certains ont souvent pu réduire à ses seins et que l'on surnommait "Le Buste ": Jayne Mansfield ! Elle n'était pourtant pas qu'une bimbo qui vivait dans un univers rose bonbon...

Lorsqu’on évoque Jayne Mansfield, née en 1933 et morte en 1967, on pense à l’idole du cinéma hollywoodien des années 50 et 60. Les mots qui viennent à l’esprit appartiennent tous au même registre : pin-up, bimbo inoubliable, blonde peroxydée au sourire ultra bright qui prenait toujours des postures très aguichantes, avec une poitrine très opulente.

Ses seins, on ne voit que ça, on la surnomme d’ailleurs « Le Buste ». Il existe d’ailleurs une célèbre photo de Sophia Loren et Jayne Mansfield, prise lors d’un dîner à Hollywood, sur laquelle Sophia Loren, déjà généreusement dotée, lorgne sur la poitrine de sa voisine avec un regard de braise.

Lorsque Michel Audiard dit de Sophia Loren qu’il est difficile de l’évoquer sans faire de gestes, qu’aurait-il dit de Jayne Mansfield, dont les seins constituent le fonds de commerce. Elle le sait, elle en joue et provoque délibérément des accidents vestimentaires avec des robes fluides et trop grandes.

Elle est sous contrat avec la Fox, qui lui confie uniquement des rôles de ravissante idiote dans des films vulgaires et monothématiques. Les titres sont évocateurs : La Blonde et Moi, La Blonde et le Shérif, La Blonde Explosive, la Blonde et les nus de Soho (traduction française absurde du titre original Too Hot to Handle).

Une réputation dont elle joue

Mais Jayne Mansfield était-elle vraiment idiote ? Sa filmographie bas-de-gamme lui a valu le surnom de Marylin Monroe du pauvre. Elle s’en fiche, cette image lui convient car elle a une grande famille à faire vivre. On la voit souvent comme une simple bimbo mais Jayne Mansfield avait cinq enfants, de trois hommes différents.

Elle avait également une autre marque de fabrique : son rire, une sorte de gloussement suraigu très sensuel. Mais qui glousse, dans l’imaginaire populaire ? Les poules, les bécasses, les dindes, les femmes objets, les prostituées. On en trouve un exemple dans la littérature de Zola, dans le roman Nana : « L’autre, cette grosse fille qui se tapait sur les cuisses, qui gloussait comme une poule, dégageait autour d’elle une odeur de vie, une toute puissance de femme, dont le public se grisait ».

Jayne Mansfield a tout compris. Ceux qui veulent de la star glamour, de la potiche et du cliché vont en avoir pour leur argent. Elle badigeonne sa vie de rose : sa maison de Sunset Boulevard, sa Cadillac, sa piscine en forme de cœur, sa salle de bain, sa baignoire… A Fairview, le cimetière où elle est inhumée en Pennsylvanie, sa pierre tombale est en forme de cœur, noyée sous les roses.

Une intelligence exceptionnelle

Dans une interview de 1957, le journaliste François Chalais demande à Jayne Mansfield d’exécuter son rire. Elle s’exécute, on la sent très gênée, avec un regard d’enfant perdu. Car il faut tout de même rappeler que l’actrice est diplômée de l’université de Dallas, a étudié l’art dramatique à l’université d’Austin, a suivi des cours de psychologie, parle cinq langues, et qu’elle joue du piano et du violon.

Des journalistes titrèrent « Mort des plus beaux seins d’Hollywood » au décès de Jayne Mansfield dans un accident de voiture, le 29 juin 1963 et sa vie fut racontée de nombreuses fois. Il aurait fallu rappeler que « 163 », nombre que l’on évoquait souvent à propos de l’actrice, n’était pas son tour de poitrine, mais son exceptionnel QI.

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