La Légion étrangère est un corps d'armée créé par le roi Louis-Philippe (1773-1850) en 1831, pour incorporer des soldats étrangers au sein de l'armée française. Son chant officiel, 'Le Boudin', est signé Wilhem et Dussenty, autour de 1850. Mais qu'est-ce que le boudin ?
Au Tonkin, la Légion immortelle
À Tuyen-Quang illustra notre drapeau,
Héros de Camerone et frères modèles
Dormez en paix dans vos tombeaux.
La Légion étrangère est un corps d’armée créé par Louis-Philippe en 1831, dans l’idée de constituer les premières troupes coloniales pour aller d’abord en Algérie, puis au Tonkin, dans l’actuel Viêt-Nam.
L’idée de départ était surtout de réunir les corps d’armée étrangers qui avaient toujours été au service de la France. On pense notamment aux fameux gardes suisses morts à Marignan, pour François Ier, mais aussi lors de la prise des Tuileries en 1792.
L’idée de Louis-Philippe était de revivifier les corps d’armée et les couleurs rouge et vert de la Légion étrangère sont celles des gardes suisses de Louis XVI.
Pourquoi n'y a-t-il plus de boudin pour les Belges ?
Ce fameux chant, « Voilà du boudin ! », a été composé par Louis Bocquillon, dit Wilhem, et Dussenty qui, tous deux, furent chefs de la musique militaire. Dans ce chant, qui commence par « Tiens, voilà du boudin », le boudin désigne non pas du sang, mais une toile de tente, que l’on roulait très serrée et que l’on posait sur le barda. C’est sa forme qui lui valut le surnom de boudin.
Pour les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains,
Pour les Belges, y en a plus.
S’il n’y a plus de boudin pour les Belges, c’est parce que lorsque la guerre de 1870 a éclaté, le roi des Belges, Leopold II, a demandé le retour de tous les Belges qui s’étaient engagés dans la Légion étrangère.
Pourquoi ? Lors de la création de la Belgique en 1830, dès 1831, on lui intime de rester un pays neutre. Lorsque la France entre en guerre contre les Prussiens, Leopold II préfère rappeler les légionnaires belges, qui doivent rendre leur paquetage sous les huées des camarades, qui considèrent leur départ comme un abandon.
En 1871, lors de la guerre franco-prussienne, la Légion étrangère a suspendu les engagements volontaires d’étrangers et spécifié que seuls les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains pourraient désormais entrer dans la Légion. En effet, comme l’Alsace-Lorraine est devenue allemande, de nombreux jeunes ont décidé de s’engager dans la Légion étrangère pour ne pas faire leur service côté allemand. Jamais la Légion étrangère ne fut aussi jeune qu’à cette époque.
Les batailles de la Légion étrangère
La fameuse bataille de Camerone, le 30 avril 1863, est la bataille mythique de la Légion étrangère. Soixante légionnaires s’opposèrent à 2000 Mexicains dans ce petit village. Le plus jeune d’entre eux était un polonais de 19 ans appelé Gorski.
La Légion a des traditions très fortes, ainsi que certains privilèges. C’est par exemple la seule à avoir le droit de conserver ses étendards. Sur son drapeau, on trouve Camerone et Diên Biên Phu et à Aubagne, au musée de la Légion étrangère, il existe un fanion mis en pièce par des légionnaires français à Diên Biên Phu : arrêtés et faits prisonniers, ils ont détruit leur fanion et caché les morceaux où ils pouvaient. Ceux qui ont survécu ont reconstitué le fanion à leur retour.
Le pas Légion lors de défilés
Si la Légion étrangère passe toujours en dernier lors du défilé du 14 juillet, c’est parce que leur pas militaire est beaucoup plus lent que les autres corps d’armées. Ils défilent à 88 pas par minute, c’est ce qu’on appelle le « pas légion ». C’était aussi le rythme des troupes napoléoniennes. Depuis sa création, plus de 36 000 légionnaires sont passés sous le drapeau de la Légion étrangère. Sa devise est « La légion est ma patrie ».