Chaque matin, Marion Sauveur nous parle d'alimentation, de "mieux manger", de solutions concrètes pour changer ce qu'il y a dans notre assiette.
L’alimentation avec dans votre assiette ce mardi, des abricots.
C’est la saison ! Elle a commencé début juin, avec un peu de retard à cause des conditions météorologiques de ces derniers mois.
Les abricots précoces ont souffert en février-mars du gel, du froid et de la pluie. Avec le mauvais temps, les abeilles ne sont pas beaucoup sorties et les fleurs des abricotiers n’ont donc pas été pollinisés totalement.
Et puis ces dernières semaines, avec les orages, les fruits ont été abîmés. Les arboriculteurs ont perdu pour certains plus de la moitié de leur production.
Selon les prévisions, 135.000 abricots devraient être récoltés cette année. C’est 15.000 de moins qu’habituellement mais avec le soleil de ces derniers jours, les abricots sont de retour et dès cette semaine. Ils seraient très sucrés, après ces changements de météo, à en croire les producteurs.
L’abricot est-il le fruit préféré des Français ?
C’est le deuxième après la fraise. Si aujourd’hui, les abricots poussent autour du Bassin Méditerranéen, ça n’a pas toujours été le cas.
L’abricotier est originaire de Chine, il y poussait il y a 5.000 ans, à l’état sauvage. Il a été importé d’Italie en France à la Renaissance et il a intégré le potager du roi Louis XIV au XVIIe siècle. Mais il faut attendre 200 ans pour que la culture de cet “œuf du soleil”, comme l’appelait les Perses, se développe dans le sud de la France grâce au climat doux et clément.
Le botaniste Henri Duhamel du Monceau dénombre treize espèces dans son Traité des arbres fruitiers au XVIIIe siècle, contre 80 aujourd’hui. Parmi les plus populaires : L'Orangé de Provence d’une couleur orangée teintée de rouge ; le Bergarouge, une variété récente ; le Bergeron, un gros fruit bien rouge à maturité et cultivé en Vallée du Rhône et l’Appellation d’origine protégée (AOP) le Rouge du Roussillon à la teinte orange clair tachetée de rouge.
Aujourd’hui, sa culture est de plus en plus responsable : une majorité de producteurs (60%) est réuni sous le label “Pêches et abricots de France”. Ils se sont engagés à réduire les pesticides, à travailler avec les apiculteurs qui viennent poser des ruches dans les vergers, à réintroduire les oiseaux (mésanges, faucons et chauve-souris) pour réguler le nombre d’insectes ou encore à récolter les fruits à maturité et à la main.
Comment choisit-on ses abricots ?
L’idéal, c’est au toucher : il faut que l’abricot soit souple et qu’il y ait un petit creux quand vous le tâtez. Vous pouvez aussi l’acheter ferme et le conserver à l’air libre deux à trois jours.
S’il sent bon l’abricot, c’est que le fruit est mûr et c’est bon signe. Sa chair devrait être juteuse à souhait et sucrée.
Mais surtout ne vous fiez pas à sa couleur, elle arrive avant qu’il ne soit mûr !
Et ne vous inquiétez pas s’il est tacheté de marron, c’est dû à la météo de ces dernières semaines.
Comment peut-on le cuisiner ?
En entrée, il s’accorde très bien avec un foie gras, en chutney par exemple.
Poêlé au porto, il s'accommode parfaitement avec le canard, le pigeon, le rôti de veau ou le rôti de porc avec une touche de thym, de romarin ou de sauge.
Et en tajine, avec des raisins secs, des épices et de l’agneau, c’est aussi délicieux.
Et en dessert, il s’associe à merveille avec l’amande sur une pâte feuilleté, en clafoutis ou rôti au four avec du miel.
Après vous pouvez aussi le décliner en tarte ou en cheesecake comme le pâtissier William Lamagnère qui l’associe au citron et au gingembre.