Le gouvernement lance mercredi les Assises de l'Outre-mer, et avec elles de lourds et périlleux chantiers.
Promis, ce ne sera pas un bousin de plus, assure le ministère. Emmanuel Macron l'avait promis, les voici : les Assises de l'Outre-mer s'ouvrent mercredi, avec la volonté affichée par l'exécutif de rompre avec les pratiques précédentes en tenant compte des spécificités de chaque territoire. Associer les populations concernées, alors qu'elles sont parmi les plus abstentionnistes de France, fait aussi partie du cahier des charges.
Tout n'est pas si sombre. Au printemps, de l'argent devrait arriver, promet-on, pour permettre de mettre en place des projets innovants afin de changer l'image de ces territoires. Tout n'est pas si sombre : la petite île de Lifou, en Nouvelle-Calédonie, aura achevé sa transition énergétique en 2025. Sur le papier, tout est formidable.
La bombe à retardement d'un accord sur le libre-échange. Est-il pourtant nécessaire de refaire des Assises alors que des centaines de pages de colloque et d'états généraux existent sur le sujet ? Il y a urgence pour certains problèmes et un tel rendez-vous décalera la mise en place de solutions concrètes. Surtout que l'échelon français paraît bien inopérant comparé à la dimension européenne. L'accord de libre-échange entre l'Union européenne et Brésil est ainsi une bombe à retardement : si aucune clause de sauvegarde n'est obtenue sur la banane et sur le sucre, les économies des Antilles et de La Réunion vont s'effondrer.
Après les ouragans. Les dégâts colossaux causés par les ouragans vont accaparer les discussions, avec deux défis majeurs : celui de la reconstruction, en misant sur le développement durable, mais aussi la prévention des risques liés au dérèglement climatique. Sur ces points, c'est au niveau régional qu'il faut réfléchir, avec les Caraïbes françaises, la Floride, le Mexique, Haïti, Cuba et Porto Rico.