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Les obsèques très politiques d'un Pape à gauche

La revue de presse

23 avril 2025

Episode - 08 minutes - Société

Description de l'épisode

Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, les obsèques du pape François.

Parfum d’encens et odeur de souffre 

Et ce matin le Pape François continue de faire la une de nombreux journaux. Parce que c’est « une émotion universelle » titre La croix. « le deuil est planétaire » annonce le Parisien Aujourd’hui en France. 

Alors il y a bien sur la ferveur populaire. Partout vous lirez des reportages de terrain sur l’émotion des catholiques. Mais plus largement il y aussi une dimension politique qui n’échappe à personne. Déjà ces obsèques s’annoncent comme l’un des plus grands rassemblements de chef d’Etat signale le journal.  

« Sans aucun doute ces funérailles auront l’ampleur de celle d’Elisabeth 2 en 2022 avance notre ami Stéphane Bern au Parisien ». « Au jeu des comparaisons les experts regarderont si l’évènement sera à la hauteur des obsèques de Jean Paul 2 qui réunirent 1 millions de personnes à Rome ».  

Trump macron, zélenski Milei et beaucoup, beaucoup d’autres. On va assister à un ballet diplomatique comme rarement vu avec les gens le plus puissants du monde, même quand ils ne s’aiment pas entre eux.  

« Il faudra à tout prix être sur la photo » ajoute-t-il. Plus de 500 personnalités internationales devraient être présentes. Pourquoi le gratin de la planète va-t-il se presser au Vatican ? Interroge Thomas Poupeau. 

« Certes c’est le plus petit état du Monde répond Berne, mais il dispose d’un pouvoir moral hors norme. C’est le siège du catholicisme ; Donc en étant vu aux obsèques du Pape, vous parlez à votre population Catholique même si vous ne l’êtes pas. D’ailleurs les 2 premiers a avoir annoncé leur venue samedi sont Donald Trump, un protestant et Emmanuel Macron le chantre de la laïcité ».  

La foi de la gauche 

Obsèques très politique pour un pape finalement très politique. Le Figaro consacre un long papier à l’hommage appuyé de la gauche française. François Hollande qui était pourtant jugé par le pape lui-même  « épouvantable » nous rappelait la Croix hier. François hollande, pas rancunier lui a rendu un vibrant hommage.  

Et puis ces derniers mois, c’est Jean Luc Mélenchon qui le citait à tout bout de champs explique le journal, affirmant que « le pape était sur la même position que lui lorsqu’il fallait défendre la cause palestinienne ». Et le Figaro de citer encore Marine Tondelier, Olivier Faure pour autant de contributions qui sont beaucoup plus politiques que personnelles.  

La vraie surprise c’est dans la Croix que vous la trouverez. Sous le titre : « Le Pape qui a su réconcilier des non croyants avec l’Eglise », le journal a recueilli la confession de Cécile Dufflot. L’ancienne patronne des Verts, ancienne ministre du logement, aujourd’hui à la tête de l‘Association Oxfam France. Elle déclare que grâce à François « elle a renoué avec l’Eglise catholique ».  

« Je m’en étais progressivement et totalement éloigné à la fin des année 80 confie-t-elle... Je jugeais que l’institution était trop conservatrice ».

« En m’adressant un signe de l’autre côté du torrent déclare-t-elle, François que je n’ai jamais rencontré en personne m’a signifié que je faisais encore parti de la famille ».  

A la suite de Laudato Si’, Cécile Dufflot raconte avoir même « remis les pieds pour la première fois depuis longtemps dans des lieux catholiques » et depuis, au grand étonnement de tout mon entourage, confie -t-elle encore, J’ai bien plus de facilité  parler de ma foi, a assumer mon baptême »...  

Miracle au pays de Sandrine Rousseau !  

Populisme économique 

Est-ce à dire que François est encensé partout... Eh bien non ! Mais ce n’est donc pas de la gauche que vienne principalement les critiques, mais de la droite. Témoin d’abord, cet édito à la une du Figaro. Bon d’accord, François avait plein de qualité. C’était un « pèlerin de la paix » écrit Philippe Gélie. Mais... Mais il faut toujours se méfier quand un éditorialiste commence par du cirage de pompe.  

Car il y a un mais...  « Il faut aussi reconnaitre que ce n’était pas un stratège de la géo-politique » balance-t-il. « A la différence de Jean Paul 2 ou benoit 16, François fut souvent dépassé par les complexités du monde ».  

« Les Ukrainiens par exemple n’ont pas compris qu’il les invite « à hisser le drapeau blanc » face à l’envahisseur russe ».  

« Les Arméniens ont cherché en vain son soutient quand l’Azerbaïdjan les chassait du haut Karabach »...  

« Il a aussi infligé aux 12 millions de chrétiens de Chine la tutelle de Xi Jinping sur le choix de leurs évêques... Les Syriens l’ont vu maintenir un nonce à Damas jusqu’à la chute du bourreau Assad.. Bref conclu-t-il abruptement ce Pèlerin de la paix n’a pas toujours été celui de la justice ». Et puis il y a aussi sa vision économique...  

Et là, c’est dans les Echos que Dominique Seux taille une soutane à ce Pape qui a eu des mots extrêmement durs contre le capitalisme, le libéralisme et la mondialisation. « Son idée que les pays pauvres le sont encore à cause de leur écrasement par les seuls pays du Nord ne résiste pas à l’examen des faits ».  

Il s’est trompé ! « Et il faut oser dire que d’une certaine manière François a pratiqué une fore de populisme économique ». Le plus étonnant, écrit-il, est que ce pape aurait dû aimer l’Europe et son modèle d’état providence qui redistribue plus de 50% de ce qui est produit. 

Mais non ! Mais offrons la conclusion au Cardinal Fernandez, son ami, cité à la une de ouest France. « François, disait-il, aime les visages plus que les idées ». Une jolie manière chez les jésuites de dire que vous ne pensez pas très bien...  

Le crédo de Retailleau

Dans la presse encore ce matin, le manifeste du libéral conservatisme du ministre de l’intérieur.  C’est dans l’Opinion que vous lirez cela. En fait, Bruno Retailleau, candidat à la présidence des LR s’apprête à publier le texte d’un discours qu’il a prononcé à Londres en mars dernier.  

Discours dans lequel il esquisse au nom de « la bataille vitale contre l’islamisme » son manifeste du libéral conservatisme.  

« Entre l’islamisme politique et le wokisme, une convergence des haines s’est établie écrit-il. En évoquant notamment le terme d’islamophobie qui sert de gaz incapacitant pour les islamistes. On neutralise tout questionnement sur l’Islam et même tout avertissement sur l’islamisme politique ».  

Témoignage à charge 

A lire également ce matin. Cette petite bombe politique. C’est le Parisien qui lève le voile sur cet article que s’apprête à publier demain Paris Match. Il s’agit du témoignage de la fille de François Bayrou.  

Elle raconte plus de 30 ans après les faits qu’elle a été victime de violence de la part d’un prêtre lors d’un camp d’été, lorsqu’elle était élève de l’école Bétharam.  

« Un soir, alors qu’on déballe nos sacs de couchage, le père Lartiguet, me saisis tout d’un coup par les cheveux, il me traine au sol sur plusieurs mètres et me roue de coup de poing et de coups de pieds ». « Pour parler crument je me suis urinée dessus raconte cette femme qui a aujourd’hui 53ans, et je suis resté toute la nuit comme ça ». Elle en ressort avec des ecchymoses et des acouphènes.  

Cette histoire explique Thomas Soulié c’est la première fois qu’elle la raconte, aux français et a son père. A la lecture de l’article, François Bayrou s’est montré bouleversé confie un de ces proches. Car s’il était au courant que sa fille témoignait dans un livre choc, il en ignorait le contenu...   

« Laisse béton » 

Mais je vous propose de terminer par un anniversaire. Parce qu’il y a 50 ans précisément, un tout jeune chateur sortait son premier disque : Renaud... Amoureux de Paname c’était son titre... Mais les Parisiens ne sont pas encore sous le charme. Il ne vendra que 2000 exemplaires de sa déclaration d’amour, mais déjà le style de Renaud est né...   

50 ans plus tard il est célébré par le Parisien. Eric Bureau et Emmanuelle Marolle ont obtenu une longue interview de ce chanteur plutôt rare dans les médias : « Ca me fait plaisir et en même temps ca m’angoisse cet anniversaire » confie-t-il avant d’avouer qui il y a 50 ans il se rêvait plutôt acteur.  

Nous sommes dans les années 70. A l’époque entre deux figurations il fréquente un bistro où il y a un petit loubard qui parle verlan. Et qui va l’inspirer. Deux ans plus tard il sortira ce qui va devenir un immense succès et les français ne le laisseront plus jamais tomber...  

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