Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le discours de politique générale de François Bayrou, la baisse de la natalité et l'anniversaire de l'ang vert.
Confiance.
Il n’est question que de cela aujourd’hui finalement. En quoi avons-nous confiance ? Pas en l’avenir.
C’est en tous cas ce qui va ressortir des chiffres de l’Insee sur la natalité qui seront rendus public aujourd’hui. Mais l’Opinion n’attend pas d’en avoir le détail pour annoncer qu’ils seront mauvais.
Et pourtant rappelle Marie-Amélie Lombard-Latune, « longtemps la France s’est enorgueillit d’avoir une natalité plus vigoureuse que celle de ses voisins ». Mais c’est fini. En 15 ans le nombre de naissance a diminué de 20%. Et l’on s’approche même inexorablement du moment où le nombre de décès va être supérieur à celui des naissances. « Une dénatalité » commente le journal « accélérateur du déclin français ».
Triste pays que celui qui ne veut plus faire d’enfant.
La retraite : une passion française
Malheureusement, il y a fort à parier que ce sujet passionne les foules. On sait pourtant, depuis Huntington, que la démographie dicte le destin de l’histoire mais les Français eux ne semblent préoccupés que par une chose : leur retraite !
Témoin le débat du jour qui est de savoir si François Bayrou va suspendre ou non la réforme d’Elisabeth Borne.
Un débat qui laisse finalement pantois Jean-Marc Vittori des Echos.
Parce que les problèmes ne manquent pas dans la France de 2025... Comment refonder l’école ? Comment accélérer la transition écologique ? Quelles sont les conditions de survie de l’humanité par exemple ? Bref du lourd explique-t-il.
Mais non, il n’y a qu’une chose qui semble compter pour nos compatriotes c’est l’âge auquel ils partiront à la retraite.
Vittori s’intéresse donc à cette passion française pour les retraites qui reflète surtout selon lui un rapport ambigu au travail.
Premier ministre mystère
Pour en revenir à François Bayrou maintenant, la question est de savoir ce qu’il va annoncer aujourd’hui. Eh bien la presse est formelle. On n’en sait rien !
Pourquoi ? Cela tient à la méthode du premier ministre explique Cécile Cornudet des Echos.
Sous le titre « l’Insondable Monsieur Bayrou », elle explique que le chef du gouvernement est un mystère.
« Avant un discours de politique générale, un Premier ministre d’habitude s’ouvre devant des invités, qui ensuite racontent. Là, ce n’est pas le cas.. François Bayrou reste muet et caché.
Un poids lourd de la majorité a cette explication un peu sévère écrit elle : « On ne sait pas comment il travaille tout simplement parce que personne ne l’a jamais vu travailler depuis 30ans ».
Pan !
En attendant, sa danse du ventre devant les leaders de gauche n’est pas passé inaperçue. Conséquence : « La droite menace de lâcher Bayrou » annonce le Figaro en titre. Les Républicains font monter la pression sur le gouvernement. Pas question d’avaliser des orientations budgétaires et surtout une suspension de la réforme des retraites.
Bref la question de confiance pourrait rapidement être posée.
Légèreté et gravité dans le même bateau
On passe à la confiance dans les médias avec la publication annuelle du baromètre de la croix sur le sujet. D’où il ressort cette année, et cela va faire plaisir à notre ami Pascal Praud que les français montrent un intérêt croissant pour les émissions « d’infotainement » comme l’on dit en bon français... Bref des émissions qui mêlent légèreté et gravité dans le traitement de l’actualité. Notez aussi que les Français qui ne sont pas à un paradoxe près ne font absolument pas confiance au réseaux sociaux pour les informer ce qui ne les empêche pas de les fréquenter de plus en plus.
« Le Vendée Globe est Charlie »
Face à ce manque de confiance généralisé, il nous reste le sport.
D’autant que « cette année le Vendée Globe est Charlie ». s’amuse les Echos en dernière page. Charlie, c’est Charlie Dalin évidemment. Héros du jour, La figaro n’a même pas attendu qu’il franchisse la ligne d’arrivée pour coller sa bobine en première page.
Charlie Dalin c’était jusque-là le Poulidor de la voile Française. Un éternel second explique dans ses colonnes Martin Couturié.
Il est aujourd’hui le premier ! Mais ne comptez pas trop sur des démonstrations de joie.
C’est un esprit cartésien, très réfléchi. Un homme qui cloisonne.
Bref Armel Le Cléach n’espère pas le voir danser sur les tables au cours d’une soirée.
L’Ange vert septuagénaire
Mais on va terminer par un petit coup de nostalgie. L’Equipe ce matin consacre 2 pages à Dominique Rocheteau. Petit rappel pour les moins de 40 ans. Rocheteau c’est un peu le M’bappé des années 70, avec l’élégance en plus...
Rocheteau c’est l’ange vert. C’est l’épopée de St Etienne en coupe d’Europe, ce sont les poteaux carrés du stade de Glasgow. C’est malgré la défaite, la descente triomphale des champs Elysée.
Dominique Rocheteau à 70 ans aujourd’hui.
Il s’est retiré loin de St Etienne dans sa Charente Maritime natale. L’esprit détaché, éloigné du monde du football. Et 70 ans, cela valait bien un coup de chapeau.