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Inde : un milliard de données personnelles biométriques piratées... pour la bonne cause

Le monde dans votre radio

10 janvier 2018

Episode - 00 minutes - Société

Description de l'épisode

Pour moins de 7 euros, une journaliste a pu avoir accès à la base de données d'Aadhaar, un système d'identification personnel et biométrique mis en place en Inde en 2009.


Quand Yahoo ou Instagram sont piratés vous en entendez parler. Mais ce qui vient de se passer en Inde dépasse de loin tout ce que vous pouvez imaginer puisque c’est tout simplement la plus grande base de données biométriques au monde qui vient d’être attaquée, en l’occurrence pour la bonne cause. Mais on parle de plus d’un milliard de données personnelles !

L’objet de la polémique s’appelle "Aadhaar", ce qui veut dire en hindi "la fondation". C’est un système d’identification mis en place en Inde depuis 2009. Chaque Indien se voit attribuer un numéro à 12 chiffres qui renvoie, dans la base, à ses données personnelles c’est-à-dire "nom, sexe, état civil, religion" et ses données biométriques : empreintes digitales, capture des iris, photo du visage. Tout cela est géré par "l’Autorité indienne d’identification unique". Or la semaine dernière, une journaliste a publié une enquête dans son journal, The Tribune. Elle y raconte comment, en 10 minutes, grâce à un revendeur sur WhatsApp, elle a pu acheter un compte d’administrateur d’Aadhaar. Des identifiants qui lui ont permis d’avoir accès à la base de données, tenez-vous bien, pour 500 roupies, c'est-à-dire moins de 7 euros !

Que répondent les autorités ? Elles doivent être très embêtées !

Au point de s’emmêler les pinceaux, oui. A la fois, elles démentent que ce soit possible, accusent le journal de publier des "fake news", et en même temps, elles portent plainte pour "acte illégal". Comme quoi le piratage a bien eu lieu. La journaliste visée par la plainte est soutenue par les médias indiens, au nom de la liberté de la presse. Et même par le lanceur d’alerte américain Edward Snowden, qui a dit sur twitter qu’elle méritait une récompense et non des poursuites.

En tout cas, ça relance la polémique en Inde, parce que ce n’est pas la première fois que cette base de données est en cause…

Elle est critiquée d’abord pour sa vulnérabilité. Régulièrement, des données sont publiées, des numéros Adahaar volés… Or ce système, qui était présenté comme facultatif au début, est devenu incontournable. Les 12 chiffres soit-disant personnels servent à tout aujourd’hui : ouvrir un compte en banque, payer ses achats en posant le pouce sur un lecteur biométrique, payer ses impôts ou effectuer la moindre démarche administrative. Du coup, 99% des Indiens se sont inscrits. L’absence de sécurisation a des conséquences dramatiques. Et c’est un paradoxe car le système a été créé, au départ, pour lutter contre la pauvreté, aider les plus faibles à toucher les aides sociales et empêcher du même coup les fraudes qui coûtent plusieurs milliards d’euros chaque année. Or c’est le contraire qui est en train de se passer. Dernier reproche fait aux dirigeants de la majorité nationaliste hindou : à tout connaitre sur chacun, Adahaar est devenue un parfait "big brother" pour surveiller la population au nom de la lutte contre le terrorisme sans qu’aucun organisme de contrôle, du type de la Cnil, n’ait été mis en place.

De l’Inde, on va filer aux Etats-Unis et à Hollywood, où malgré les discours enflammés d’Oprah Winfrey, la parité salariale a bien du mal à s’imposer Xavier Yvon. C’est ce que démontre l’histoire du dernier film de Ridley Scott !

Oui, le film porte bien son nom, "Tout l’argent du monde", vous allez comprendre pourquoi. Il est sorti en France il y a deux semaines. On en avait beaucoup parlé parce que son réalisateur, Ridley Scott donc, avait décidé d'"effacer" du casting l’acteur Kevin Spacey, accusé de nombreuses agressions sexuelles dans la suite de l’affaire Weinstein. Le film était pourtant terminé, il a donc fallu tourner à nouveaux les scènes de Kevin Spacey avec un nouveau comédien. Pour ça, le reste du casting du film a été sollicité évidemment. Deux semaines de tournage express. Et le quotidien USA Today révèle que pour ce travail supplémentaire, les deux têtes d’affiche n’ont pas vraiment été rétribuées de la même façon. L’acteur Mark Wahlberg a touché un million et demi de dollars, alors que l’actrice Michelle Williams, elle, a eu droit à 1.000 dollars. C’est 1.500 fois moins.

Et comment ça s’explique ?

Eh bien selon Ridley Scott, les acteurs avait accepté de retourner les scènes "gratuitement", pour la bonne cause. D’ailleurs, Michelle Williams l’avait dit publiquement. Visiblement, Mark Wahlberg n’était pas trop de cet avis, d’où la différence. Lui, a été payé. Elle, n’a reçu qu’une compensation, un per diem. Ils ont pourtant tous les deux le même agent, qui n’a donc pas négocié tout à fait la même chose.

J’imagine que les réactions sont vives à Hollywood ?

Ha oui, alors pas encore la principale intéressée, mais les femmes d’Hollywood ont très vite fait savoir leur énervement, sur Twitter. Jessica Chastain, Eva Longoria ou encore Mia Farrow, qui écrit qu’elle n’a jamais été payée plus du quart du salaire de ses partenaires masculins. Une révélation qui tombe mal, juste après la grande communion des Golden Globes, où la place des femmes avait dominé la cérémonie. En signe de solidarité, les actrices étaient venues habillées tout en noir. Et parmi elles, Michelle Williams, la femme qui valait donc 1.500 fois moins qu’un homme.

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