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Tous les jours de la semaine, Europe 1 décrypte trois articles de la presse du jour.

Christophe Lamarre remplace Alexandre Le Mer ce jeudi 9 mai 2024.

Pressing Christophe Lamarre

Javier Mileï, le président argentin qui a promis de passer la dépense publique à la tronçonneuse, en avait presque fait le symbole de sa campagne.

Il joint depuis le geste à la parole avec des coupes budgétaires féroces dans les ministères et l’administration. L’université publique n’y échappe pas nous dit le correspondant du Figaro à Buenos Aires, avec un budget gelé sur la base de 2023. Sauf qu’entre temps, l’inflation a continué de galoper. Résultat, crédit en baisse de 80%.

Comment font-elles pour fonctionner ?

Bien justement elles ne font pas. Enfin si mais cela se traduit directement dans le quotidien des étudiants et des professeurs. ”C’est pas Versailles ici”, c’est la faculté de médecine de Buenos Aires mais c’est pareil. Pour la vie de château, vous repasserez. La lumière est en option, coupée partout ou presque, noir c’est noir y compris dans les couloirs. Les ascenseurs pareil, en option. Deux sur trois hors service et le troisième est réservé aux handicapés. Pas de chauffage non plus alors que nous sommes entrés là bas dans l’hiver austral, pull et blouson de rigueur. Une situation qui désespère le personnel et les étudiants. La direction de l’université appelle au secours. Sans rallonge budgétaire, la faculté de médecine fermera en août. Le président argentin Javier Miléï reste sourd, par dogmatisme regrettent ses opposants. Cette politique appliquée à l’université publique accélère l’appauvrissement des hôpitaux universitaires dont le budget dépend justement des crédits alloués à la faculté de médecine. 

 

Pressing Ombline Roche

Connaissez-vous l’algospeak ? Ou plutôt parlez-vous l’algospeak.

Explication ce matin du Parisien/Aujourd’hui en France de ce qu’est cette langue pour contourner la modération des algorithmes des réseaux sociaux.

Algospeak : c’est la contraction de « algorithme » et « speak » (parler, en anglais). Le but : passer sous les radars. Vous n’êtes pas sans savoir que les propos tenus sur les réseaux sociaux sont censés être passés au crible par une intelligence artificielle, entraînée pour repérer, voire supprimer, les discours haineux, la violence et la désinformation.

Mais voilà… les internautes redoublent d’ingéniosité. Cette pratique de l’algospeak a explosé pendant le covid aux Etats Unis. Pour parler de la pandémie, des utilisateurs de Tik Tok la désignaient comme « tournée de retrouvailles des Backstreet Boys » et le mot « pandémie » s’est transformé en « panini » ou « panda express ».

Ce genre de formule n’est pas repéré par les algorithmes des réseaux sociaux ?

Et non, même si les mots-clefs sont régulièrement mis à jour. Les internautes se montrent bien plus rusés qu’une Intelligence Artificielle. Des modérateurs automatiques qui en théorie redirigent les contenus vers des modérateurs humains, c’est ce qu’explique Tik Tok, contacté par le quotidien.

Vous avez d’autres exemples ?

La formule « devenir non vivant » à la place de « pensées suicidaires ». Les travailleurs du sexe sont des « comptables » et utilisent l’émoji maïs pour remplacer le mot « porno ». La couleur violette, nous dit Le Parisien/Aujourd’hui en France, permet d’aborder le viol.

Et puis il existe aussi un système d’écriture qui remplace les lettres par des caractères spéciaux ou des chiffres. En plein conflit israélo-palestinien, le mot Palestinien s’écrit « P*(astérisque) les + in1ens »…

L’algospeak, une langue pour berner les réseaux sociaux dans Le Parisien/Aujourd’hui en France.