Ne faites pas votre lit, les propriétaires d'Airbnb affichés comme des bandits à Marseille et une loi pour protéger les agriculteurs contre les procès abusifs

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Tous les jours de la semaine, Europe 1 décrypte trois articles de la presse du jour.

 

Pressing Alexandre Le Mer

Qu’est-ce qu’on est bien à la campagne, qui aurait l’idée de se plaindre du chant du coq et du bruit des tracteurs ?

Il y en a pour s’en plaindre, on les trouve parmi ceux que les géographes appellent les "néoruraux", les Français des villes qui viennent s’installer à la campagne. 

Certains d’entre eux ont fui le bruit et la pollution de la ville avec une idée fantasmée de la campagne. Et quand vient à eux l’odeur du lisier, ou un cocorico trop insistant, ils attaquent les agriculteurs en justice.

Dans le Figaro de ce matin, on apprend qu’une loi est dans les tuyaux pour mieux protéger les agriculteurs contre ces procédures judiciaires. 

Mais que va dire cette nouvelle loi, concrètement, pour les protéger ?

Elle va consacrer le principe de l’antériorité. En clair, les nouveaux habitants des campagnes ne peuvent pas se plaindre d’une activité agricole qui était en place avant leur arrivée. 

Vous avez déjà la loi dite “du coq Maurice” qui définit le “patrimoine sensoriel” des campagnes, mais elle est difficile à appliquer.

Quand les habitants des villes avaient encore un lien familial fort avec le monde paysan, on ne voyait quasiment pas ce type de litiges. Aujourd’hui, il y a 500 dossiers en cours dans les tribunaux pour troubles du voisinage en raison du bruit, ou des odeurs de la campagne.

Cette proposition de loi pour protéger les agriculteurs des procès abusifs sera examinée la semaine prochaine.

Terminons sur cette parole d’un éleveur laitier de l’Oise :"s’il faut sortir le tracteur le dimanche ou la nuit, on le fait, parce que la nature n’attend pas".

 

Pressing Ombline Roche

Nouvelle vendetta contre les loueurs Airbnb.

Ce n’est pas la première fois sur Europe 1 et dans le Pressing qu’on évoque la colère d’habitants de villes touristiques, en France et ailleurs, qui voient dans leur quartier fleurir des locations touristiques, quand eux-mêmes n’arrivent plus à se loger, à cause en partie de ces appartements dédiés uniquement à la location.

On apprend dans « Aujourd’hui en France » qu’à Marseille, un collectif anonyme s’est mis à placarder des affiches dans des quartiers du centre-ville, certains des plus animés, Noailles et le cours Julien… des affiches façon far west, en désignant les propriétaires d’Airbnb comme– je cite-  des « tueurs de quartier ».

Ces affiches sont-elles illégales ?

Effectivement ! Des propriétaires marseillais voient donc leur adresse, leur chiffre d’affaires et parfois même leur prénom, écrits en gros sur les rues de la ville.

Que reproche ce collectif à ces loueurs marseillais ?

Comme partout ailleurs où la multiplication des locations touristiques pose question. Il les accuse de provoquer l’augmentation des loyers, de gentrifier, de boboïser les centres-villes.

Cette action est bien sûr dénoncée par la mairie de Marseille, contestée aussi par des associations de riverains mais elle pointe cependant un problème : celui des locaux qui ne peuvent plus se loger ! surtout dans une ville comme Marseille où 100 000 personnes souffrent de mal-logement, précise le quotidien. Donc, on attend beaucoup sur place d’une future loi qui devrait notamment permettre aux communes de délivrer une autorisation ou non de location touristique aux propriétaires de logement.

Les propriétaires d’Airbnb affichés comme des bandits dans Aujourd’hui en France.