Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mardi, Virginie Phulpin revient sur le documentaire de Marie Portolano intitulé "Je ne suis pas une salope, je suis journaliste" qui n'en finit plus de faire parler. Selon elle, il ne faudrait pas que le débat se resserre autour d'un seul homme, Pierre Ménes.
Le journaliste de Canal Plus Pierre Ménès était dans Touche Pas à Mon Poste hier pour tenter d’expliquer son comportement sexiste. Invité après son interview coupée au montage dans le documentaire de Marie Portolano. Pour Virginie Phulpin, il ne faudrait pas que le débat autour des femmes journalistes de sport se resserre autour d’un seul homme.
Virginie Phulpin est très gênée par la défense de Pierre Ménès, qui ne voit pas en quoi c’est un problème de soulever la jupe d’une femme, qui nous gratifie du fameux "on ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire", et qui se pose en victime alors que c’est lui qui agresse les femmes depuis des années sur les plateaux. Les témoignages sont nombreux. Mais ce qui la gêne le plus, c’est qu’en 24 heures, on est passé des questions essentielles posées par le documentaire de Marie Portolano sur la place des femmes dans une profession à des attaques ciblées sur la seule personne de Pierre Ménès.
Encore une fois, son comportement à lui est inexcusable. Et il mérite d’être remis à sa place. Il l’a dit lui-même ce lundi soir, et c’est à peu près la seule phrase intelligible entendue dans sa bouche lors de cette émission. Mais il ne faudrait pas se tromper de débat. Pierre Ménès n’est pas le responsable de tous les maux ressentis par les journalistes femmes dans les rédactions de sport. Il est un exemple parlant, édifiant, mais je trouve très gênant que toutes les critiques se focalisent sur lui alors que c’est plutôt un système généralisé qui place les femmes dans une situation délicate. Ça ne sert à rien de taper sur un homme pour se donner bonne conscience comme si ça aller régler tous les problèmes.
Ne s’intéresser qu’à son comportement à lui montre qu’on ne veut pas aborder la place des femmes dans le journalisme de sport.
Elles ont pris la parole dans un documentaire qui doit faire date. Que chacun se pose la question de la place des femmes, du rôle qu’on leur attribue, et des réactions à leur travail. Et je trouve ça assez symptomatique que même là, la parole leur ait été confisquée en 24 heures. Pierre Ménès fait partie du problème, il n’est pas le problème.
C’est plus intéressant de savoir pourquoi il a été protégé, pourquoi les gens autour de lui laissent faire, et surtout totalement en dehors de lui, pourquoi les femmes sont si peu nombreuses, notamment aux postes de décision, et pourquoi on s’intéresse plus à leur physique qu’à leur travail par exemple. Là, on ne fait que mettre ces questions pourtant essentielles, celles que soulèvent le documentaire de Marie Portolano, de côté, pour un raid de critiques acerbes concentrées sur un seul homme. On se trompe de débat, et que ça n’était pas du tout le but du film.