Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce vendredi, elle s'intéresse à l'ouverture des Jeux Paralympiques qui commencent à Pékin. Selon elle, le bannissement des Russes et des Biélorusses est une bonne nouvelle.
C’est aujourd’hui le début des jeux paralympiques d’hiver à Pékin. Le comité international paralympique a changé d’avis. Finalement, ce sera sans l’équipe russe. Et ça va éviter de transformer ces jeux en énorme fiasco.
Les athlètes paralympiques ont déjà bien du mal à exister, à être visibles, même s’il y a eu des progrès. Alors si le comité paralympique n’était pas revenu sur sa décision en écartant finalement les équipes russe et biélorusse, ces jeux étaient voués à l’échec, tout simplement. Vu le nombre de protestations engendrées par la position initiale de les faire concourir quand même, les menaces de boycott de la cérémonie d’ouverture, des podiums et même des jeux en entier par certaines délégations, on n’aurait parlé que de ça. Et on aurait volé aux athlètes handisport le seul moment où on les voit à l’oeuvre. Parce que pour l’instant, à la télé et dans les médias en général, le handisport n’existe encore quasiment que pendant les jeux paralympiques. Une fois tous les 4 ans. En dehors de cette période, c’est le désert. Donc n’ironisons pas sur cet étrange virage à 180 degrés opéré par le comité paralympique en 24h à peine. Retenons plutôt que le CIP a écouté les critiques et entendu la colère, qu’il a reconnu son erreur et l’a corrigée. Ca n’est pas un défaut, de reconnaître ses erreurs. Et surtout ça évite 10 jours d’ambiance pesante à Pékin. On n’a pas vraiment besoin de ça en ce moment.
Ça veut dire que la guerre va passer au second plan à Pékin, pour laisser la place aux compétitions.
Elle sera toujours dans les têtes, évidemment. Mais on va aussi pouvoir s’intéresser à ces jeux dans un vrai esprit olympique, si tant est que ça existe véritablement. Oui, c’est dommage pour les para-athlètes russes bien sûr. Ils étaient déjà arrivés à Pékin en plus. Mais le comité paralympique leur a fait passer le message. Ca n’est pas nous qui vous privons de votre rêve, c’est votre gouvernement. Tout à l’heure, on va assister à une cérémonie d’ouverture sans boycott, sans crainte que tout dégénère. Avec une délégation ukrainienne d’une trentaine de personnes vers laquelle tous les regards seront tournés. Rien que le fait que ces sportif-là soient bel et bien présents à Pékin, qu’ils aient réussi à arriver en Chine, c’est déjà une victoire. Et puis pardon, mais on ne va pas oublier non plus notre équipe de France et son porte-drapeau Benjamin Daviet, quintuple médaillé à Pyeongchang il y a 4 ans en ski nordique, et sur lequel on compte encore pour rapporter des médailles. 18 Français sont à Pékin, en ski alpin, ski nordique et snowboard. 14 athlètes et 4 guides. Une petite délégation, oui, mais de grandes ambitions. Et la joie de les retrouver. Ils ont fait face à la pandémie pour se préparer, ils sont maintenant confrontés à l’ombre envahissante de la guerre. Mais au moins, on ne leur a pas volé leurs jeux.