Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin s'intéresse au documentaire de Marie Portolano intitulé "Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste !" qui dénonce les comportements déplacés de certains hommes envers les femmes journalistes dans le monde du sport.
Le documentaire de Marie Portolano "Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste" a été diffusé hier sur Canal Plus. Pour Virginie Phulpin, ce film et l’accueil qu’il reçoit sont d’abord de formidables encouragements au changement.
Après le week-end que l’on vient de vivre, entre le sacre d’Alexis Pinturault, la victoire renversante du XV de France ou encore la prise de pouvoir du PSG en Ligue 1, Virginie Phulpin avait de quoi faire pour vous parler de sport. Mais elle a choisi de vous parler des femmes journalistes de sport. Pas parce qu’elle aime se regarder le nombril mais parce que le formidable documentaire de Marie Portolano et Guillaume Priou et les témoignages forts des journalistes nous prouvent que ça n’est pas si simple.
Entre harcèlement, moqueries, invisibilité, et a priori d’incompétence, elles ont toutes vécu, à différentes échelles, ce que racontent celles qui témoignent. Virginie Phulpin a commencé dans ce milieu au début des années 2000. Et ce qui lui saute aux yeux aujourd’hui, c’est que tout ce qui est raconté dans le documentaire, ça lui paraissait presque normal pendant tout ce temps. Ça faisait partie du jeu. Et ça lui semble fou d’avoir pensé comme ça. On ne peut plus accepter par exemple ce "syndrome de l’incompétence", ce que dit Nathalie Ianetta quand elle évoque ses débuts à Canal Plus quand elle a été accueillie par Thierry Gilardi.
Quand Virginie Phulpin fait un édito sport, on n’est pas forcément d’accord avec elle, heureusement. Mais si elle était un homme on lui dirait "je ne suis pas d’accord avec vous". Comme c’est une femme, elle a plutôt droit à "vous n’y connaissez rien", en langage plus fleuri. Il y a 10 ans, elle acceptait. Plus aujourd’hui. Et ça c’est grâce à la nouvelle génération, à celles qui prennent la parole, qu’elle tient à remercier chaleureusement.
Il y a encore beaucoup de progrès à faire dans les rédactions.
Que les choses soient claires, elles ne veulent prendre la place de personne. Juste avoir la leur. Elles ne sont pas là pour "chouiner", ce terme affreux qui revient si souvent quand les femmes demandent simplement une égalité de traitement. Et oui, il y a du boulot. Si Canal Plus a effectivement fait couper le documentaire de Marie Portolano pour protéger son consultant foot Pierre Ménès, comme le dit le site Les Jours, vous voyez que le problème reste entier.
Sauf que ça ne passe plus inaperçu aujourd’hui. Et c’est ça que Virginie Phulpin a envie de retenir. Pour aller plus loin, il faudrait plus de femmes aux postes à responsabilité dans les rédactions sportives. Que ce ne soit pas que des hommes qui s’adressent aux hommes. Il y a des femmes journalistes de sport, il y a du sport au féminin, et un public féminin aussi. Virginie Phulpin aime beaucoup la phrase de conclusion de Marie Portolano.
Pour l’instant ce film est on ne peut plus utile. Les choses ont changé, il y a encore du travail, mais il y a surtout de l’espoir.