Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce vendredi, Virginie Phulpin s'intéresse à la Ligue des nations à l'occasion du troisième match des Bleus en une semaine contre l'Autriche. Selon elle, c'est compliqué de se passionner pour cette compétition.
L’équipe de France de football joue à Vienne ce soir. Autriche France, troisième match de la Ligue des Nations en une semaine. Ça n’est pas évident de se passionner pour cette compétition.
La Ligue des Nations, on l’aime quand on la gagne, pas quand on la joue. Ca pourrait être le sous-titre de cette compétition. Souvenez-vous, en octobre dernier, on était heureux que les Bleus décrochent un nouveau trophée, ils avaient battu la Belgique et l’Espagne en demi-finale et en finale, et puis ça nous consolait de la désillusion de l’Euro quelques mois plus tôt. Mais là, aujourd’hui, quand il faut remettre l’ouvrage sur le métier pour la phase de poules de la nouvelle saison, on est assez loin de la passion dévorante des matches qui comptent. Les joueurs ne seraient pas mieux les doigts de pied en éventail dans le sable plutôt qu’enfermés dans leurs crampons ? Kevin De Bruyne, le milieu de terrain belge de Manchester City, a résumé la situation. En gros, on joue les matches parce qu’on n’a pas le choix, mais on n’a pas envie. Alors parfois, l’allant vient en jouant. Mais pour les Bleus, vu que ça a commencé par une défaite contre le Danemark et un match nul en Croatie, on n’est pas plus avancé. Et honnêtement, ce n’est pas l’affiche Autriche France ce soir qui peut vraiment réveiller les passions. À Vienne, même le terrain est crevé. Un gros trou s’est formé sur la pelouse à la fin du match entre les Autrichiens et les Danois en début de semaine, à cause d’inondations. Ca a été colmaté, pas de problème pour ce soir. Pas de problème, juste le symbole des matches de trop peut-être.
Même le président de la fédération française de football, Noël Le Graët, trouve que ça fait trop de matches.
Ça me fera au moins une occasion dans ma vie d’être d’accord avec lui. Noël Le Graët parle de calendrier démentiel, de joueurs fatigués, des risques qu’on leur fait prendre en tirant sur la corde, et il se demande encore comment lui et ses collègues européens ont pu accepter cet enchaînement de matches. Ben, je ne sais pas, moi, Noël, je n’étais pas à la table des discussions. Pour quelqu’un qui n’a rien contre le projet de coupe du monde tous les deux ans, c’est presque drôle, cette préoccupation soudaine pour la santé des joueurs. Mais en l’occurrence Noël Le Graët a raison, c’est trop, ces 4 matches en 11 jours après une saison longue et usante. Oui, les joueurs sont fatigués. Regardez tous les blessés qu’on a en équipe de France. Il y a un moment où le corps ne suit plus. Une enquête de la FIFPro, la fédération des footballeurs professionnels, révèle que l’écrasante majorité des joueurs voudraient jouer moins, avoir moins de matches qui s’enchaînent à une vitesse effrénée. Une vraie longue coupure cet été aurait été nécessaire pour les internationaux, surtout vu la saison qui s’annonce, avec la coupe du monde au milieu. Mais comme le dit Kevin De Bruyne, ça ne sert à rien de dire que nous voudrions du repos, ça ne changera rien. Alors bon match…