Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mardi, Virginie Phulpin s'intéresse au quart de finale retour de la Ligue des champions entre le PSG et le Bayern de Munich. Selon elle, les Parisiens et les Allemands ont deux façons bien différentes de se préparer mentalement.
Le PSG reçoit le Bayern Munich ce soir pour tenter de se qualifier pour les demi-finales de la Ligue des Champions. Les Parisiens ont gagné 3-2 à l’aller. Pour noter éditorialiste Virginie Phulpin, ce qui est marquant, ce sont les façons diamétralement opposées qu’ont les deux équipes d’aborder ce match retour mentalement et de communiquer dessus.
"Il y a une équipe qui se revendique comme la meilleure du monde et le crie haut et fort alors qu’elle a perdu à l’aller, c’est le Bayern Munich. Et une équipe qui se donne des airs de petit poucet un peu timide alors qu’elle a gagné, c’est le Paris-Saint-Germain. Allez comprendre.
En fait il y a la méthode allemande et la méthode française. En Bavière, on est champion d’Europe en titre, on compte six victoires en Ligue des champions dans l’histoire, et ça n’est pas une défaite à l’aller qui va insinuer le doute dans les esprits, en tout cas publiquement. Pas le genre de la maison. Les déclarations du milieu de terrain Joshua Kimmich en sont la parfaite illustration. "Nous allons nous qualifier parce que nous sommes la meilleure équipe".
Imaginez que Kylian Mbappé la prononce pour le PSG. En France on aurait une levée de boucliers contre ce joueur qui a pris la grosse tête. Même quand il tente un passement de jambes de trop, on trouve déjà que ses chevilles enflent. À Munich, les supporters et le staff du Bayern ne trouvent rien à redire aux déclarations de Kimmich. Au contraire. Cette équipe a un statut, et elle l’assume.
Ils sont aussi sûrs que ça de se qualifier, les Allemands ?
Bien sûr que non. Cette équipe doute, il y a même eu quelques tensions au cours de la semaine écoulée, mais on ne le montre surtout pas. C’est à la fois de l’auto-persuasion et une manière d’entrer dans les cerveaux parisiens avant le match.
Même quand l’entraîneur du Bayern tresse des louanges à Kylian Mbappé, c’est à double tranchant. Hansi Flick dit de lui qu’il deviendra un des meilleurs joueurs du monde. Au futur. Alors que l’attaquant français leur a claqué un doublé il y a six jours. C’est au présent qu’il est un des meilleurs, et on le sait parfaitement au Bayern. Quand on dit que les Parisiens sont arrogants, vous voyez qu’il y a de la marge.
Mais le PSG aussi fait de l’intox. Quand le coach Mauricio Pochettino insiste lui aussi sur le fait que l’adversaire est la meilleure équipe du monde et qu’il faudra faire preuve de solidarité pour résister, il est au courant qu’il a Navas, Mbappé et Neymar dans ses rangs. Mais il pique l’orgueil de ses joueurs. Et il protège aussi son équipe qu’on sait fragile lors des matches retour.
Deux équipes, deux intox opposées, deux façons de se préparer mentalement. Je trouve ça très intéressant de voir ces deux cultures face à face, et je suis bien incapable de vous dire qui a fait le bon choix. Mais bon, ça démange quand même un peu de leur rabattre leur caquet, à ces Allemands arrogants."