VIDÉO - Chaque matin tout au long de l’été, Europe1 revient sur les grands reportages qui ont marqué la saison de la radio, en compagnie d’un reporter de la rédaction.
Il y a tout juste un an, le 12 août dernier, les toutes premières frappes américaines étaient lancées pour contrer l'avancée de l'organisation Etat islamique dans le nord de l'Irak. C'est à ce moment que Walid Berrissoul, reporter d'Europe 1, arrive à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Les djihadistes sont stoppés net. Mais ils ne sont qu'à 40 kilomètres.
Il raconte :
"Quelques heures après mon arrivée, il y a des scènes de liesses dans les rues d'Erbil. C'est un soulagement général après des jours et des jours où le scénario le plus catastrophique semblait promis à la population : les djihadistes de l'Etat islamique marchant sur la capitale des Kurdes d'Irak et rattrapant du même coup tous les réfugiés chrétiens et yezidis, toutes ces minorités qui venaient justement de s'y installer pour fuir les persécutions des djihadistes.
Ceux qu'on célèbre ce jour-là, ce sont les combattants kurdes irakiens. Les peshmergas viennent pour la première fois de faire reculer les djihadistes dans deux villages un peu plus au sud, Gwer et Makhmour. Sauf que si ce coup d'arrêt a été possible, c'est bien grâce aux frappes aériennes américaine. Car face à Daesh, les peshmergas manquent d'armes lourdes.
Aujourd'hui, côté irakien, les Kurdes tiennent toujours bon, car, depuis, ils ont reçu de l'aide militaire occidentale, équipements et formations, notamment de la part de la France. Les Kurdes tiennent aussi tête à l'Etat islamique sur le front syrien, le long de la frontière turque, avec notamment le siège emblématique de la ville de Kobané. Mais paradoxalement, ces Kurdes-là ne reçoivent aucune aide occidentale. Et tout récemment, la Turquie est entrée dans ce jeu déjà très compliqué, avec un double objectif : combattre l'Etat islamique mais aussi les Kurdes, bête noire d'Ankara depuis toujours à cause de leurs velléités d'indépendance."