Le 14 juillet sera mardi celui d'une grande première: des hommes des unités d'élite ayant participé aux libérations d'otages lors des attaques terroristes de janvier dernier défileront sur les Champs-Elysées. Une initiative qui revêt toutefois un problème de taille : il faut préserver l'anonymat des policiers du Raid, de la BRI (l'anti-gang) et des gendarmes du GIGN. Europe 1 a pu assister aux répétitions du célèbre défilé : gendarmes et policiers ne seront pas logés à la même enseigne.
Képi pour le GIGN, casques et lunettes noires pour les policiers. Sur les Champs-Elysées, le 14 juillet, il sera facile de reconnaitre les hommes du GIGN : les gendarmes d'élite défileront, tête haute, avec le képi traditionnel de la gendarmerie. Les policiers du Raid et de la brigade antigang porteront quant à eux leur casque d'intervention ainsi que des lunettes noires qui leur mangent le visage.
Pour le commissaire Molmy, patron de la BRI, l'anonymat est une absolue nécessité. "C'est très important parce que d'abord, la BRI fait un travail de filature et de surveillance judiciaire, il est préférable d'être inconnu", confie-t-il au micro d'Europe 1. "Concernant le contre-terrorisme, moins l'on s'expose mieux c'est, pour soi-même comme pour les familles. Leurs proches les reconnaîtront mais pas le citoyen lambda s'ils les croisent dans la rue", estime le commissaire.
"Pas de cagoule quand on marche sous le drapeau". Côté gendarme, on assume en revanche son ADN militaire. Il n'est pas question de se cacher sous une cagoule quand on marche sous le drapeau français, expliquait à Europe 1 le patron du GIGN. Par ailleurs, les six hommes qui ont été choisis pour défiler ne sont plus des opérationnels. Certains vont même bientôt quitter l'unité. D'autre part, des consignes vont être données aux télévisions pour ne pas faire de gros plans sur leur visage. Une précaution qui ne sera pas inutile.
Une mise en garde dans les années 90. En 1994, après l'affaire de la prise d'otages de l'Airbus d'Air France à Marignane, le GIGN avait été reçu par le président Mitterrand et pris en photo sur le perron de l'Elysée. Cette photo, largement diffusée dans la presse, avait ensuite été retrouvée "augmentée" des noms des gendarmes chez des terroristes du Groupe islamique armé algérien (GIA), arrêtés en région parisienne. C'était il y a 20 ans, bien avant l'explosion des réseaux sociaux qui ont décuplé la vitesse de propagation de telles images.