Deux cents étudiants corses ont dénoncé lundi à Corte, en Haute-Corse, les poursuites à Reims contre huit supporters du club de football de Bastia. Ils sont jugés en comparution immédiate pour avoir provoqué des incidents avec la police samedi soir à Reims. "Nous dénonçons la violence de la police contre des jeunes Corses partis assister pacifiquement à un match de football à Reims", a déclaré, lors d'une réunion publique à l'Université de Corse-Pascal Paoli, un porte-parole de l'organisation Ghjuventu Indipendentista (GI), Paul Salort.
"Un œil perdu". Les étudiants ont organisé une journée "Université morte" en solidarité avec les huit jeunes insulaires. Ils se sont rassemblés lundi devant la gendarmerie de Corte. Avec d'autres représentants des étudiants et de clubs de supporters présents à la réunion, Paul Salort a notamment déploré les violences à Reims contre un étudiant de 22 ans, Maxime Beux, qui aurait perdu l'oeil gauche durant les heurts avec les policiers rémois. Selon un membre de la plus importante association de supporteurs du club bastiais, Bastia 1905, Jean-Etienne Venturi, présent à Corte, le jeune homme a été blessé par un tir de flash-ball.
Une enquête "dans la plus grande transparence". Le maire nationaliste de Bastia, Pierre Savelli, a réclamé dans un communiqué une enquête "sans aucun a priori et dans la plus grande transparence" sur les incidents de Reims. "Les tâtonnements et les déclarations contradictoires sur l'usage ou non de flash-ball ne font qu'envenimer une situation déjà très difficile", a dit Pierre Savelli.