C'est le fruit d'une politique sécuritaire mise en place après les attentats de septembre 2011. Les cockpits des avions sont désormais munis de portes blindées et de digicodes. Selon le procureur de la République de Marseille, le commandant de bord s'est justement retrouvé coincé en dehors de la cabine de pilotage avec impossibilité d'y rentrer. Le copilote seul aux commandes aurait verrouillé de l'intérieur le cockpit avant d'actionner la commande de perte d'altitude. Mais quelle est la procédure à respecter pour accéder à une cabine de pilotage ?
Reconnaissance et déverrouillage. "Les pilotes doivent pouvoir se barricader à l'intérieur du cockpit et pour ça, on a simplement blindé la porte et on ne peut pas l'ouvrir de l'extérieur", explique à Europe 1 Xavier Tytelman, spécialiste de sécurité aérienne. Mais il existe un moyen de pénétrer malgré tout dans le cockpit. Après s'être identifié auprès des pilotes via un interphone et reçu leur aval, la porte est déverrouillée de l'intérieur du cockpit en positionnant un bouton sur l'option "unlock".
Un code d'urgence en cas de malaise des pilotes. Mais que se passe-t-il si les deux pilotes, victimes de malaise, ne répondent pas à l'interphone ? Il existe alors un code d'urgence que le reste du personnel de bord peut utiliser. Il est différent selon les compagnies et les équipes se le divulguent entre elles.
Lorsqu'il est composé, un bip résonne alors à l'intérieur du cockpit pendant 30 secondes au bout desquelles la porte blindée se déverrouille automatiquement pendant 5 secondes seulement. Les pilotes ont cependant la possibilité de positionner le bouton commandant la porte sur l'option "lock". À ce moment, il est impossible de faire s'ouvrir la porte de l'extérieur, même avec le code d'urgence. C'est probablement ce qu'aurait fait le copilote resté seul aux commandes de l'A320 afin d'empêcher le commandant de revenir dans le cockpit.
Action délibérée ? Cette procédure "doit empêcher l'accès au cockpit par d'éventuels terroristes, des personnes qui voudraient détourner l'avion". Mais elle a aussi été pensé pour "permettre au personnel de l'avion d'entrer dans le cockpit si jamais il y a un malaise ou si personne ne répond".
"La question, c'est 'est-ce que la porte n'a pas fonctionné' ou 'est-ce que le pilote aurait refusé l'accès au cockpit'", se demande Xavier Tytelman.
>> LIRE AUSSI - Document exclusif - crash de l'A320 : "c'était un excellent pilote"
>> A VOIR - Crash A320 : "un acte délibéré" selon Bernard Chabbert
>> LIRE AUSSI - Crash A320 : les proches des familles sont en France