INACTION. L'indifférence est l'attitude dominante dans les transports en commun, mais un palier a été franchi mardi dernier dans le métro de Lille. Un palier qui pourrait cette fois relever de la justice. Aucun voyageur n'a réagi alors qu'une agression sexuelle se passait sous leurs yeux. La victime, une jeune femme de 30 ans, témoigne au micro d'Europe 1 après avoir vécu une demi-heure de calvaire.
"Tout le monde s'est écarté". "Ça m'a fait mal parce que personne ne m'a aidée. J'ai appelé à l'aide mais j'étais toute seule face à cette personne", témoigne vendredi la jeune victime au micro d'Europe 1. "On était au moins huit à attendre la rame, mais tout le monde s'est écarté. Ils m'ont laissé comme ça et l'homme venait déposer ses mains", raconte-t-elle.
"Il aurait suffi qu'un homme parle". Comment explique-t-elle cette absence de réaction des témoins de la scène ? "Je ne sais pas, je ne suis pas dans la tête des gens", élude la victime. "Il y avait des hommes. Il aurait suffi qu'un homme parle. Mais non, personne ne l'a fait", poursuit-elle. Cette Lilloise décrit un métro mal fréquenté en fin de soirée. "J'espère que ça n'arrivera pas à une autre fille. Arrivé une certaine heure, mieux vaut ne pas prendre le métro. Il y a des gens qui boivent, qui fument, qui sont désagréables", explique-t-elle, encore marquée. "Quand je prends le métro, je tremble un petit peu, mais ça finit par passer".
Non-assistance à personne en danger ? Son agresseur, un homme de 19 ans visiblement éméché, a été condamné jeudi à 18 mois de prison ferme en comparution immédiate. La question de la non-assistance à personne en danger se pose désormais. Elle reste entre les mains du procureur de la République de Lille.
LES FAITS - Agressée sexuellement devant des voyageurs du métro lillois