L’horreur a fait irruption mercredi matin dans les locaux de Charlie Hebdo. Le lourd bilan de cette attaque en fait l’attentat le plus meurtrier sur le sol français ces cinquante dernières années. Pour retrouver un bilan aussi lourd, il faut remonter à 1961, quand un attentat de l’OAS avait tué 28 personnes à bord du train Strasbourg-Paris. Retour sur plusieurs décennies de terrorisme en France.
>> DOSSIER SPÉCIAL - Les dernières infos sur l'attentat de Charlie Hebdo
18 juin 1961, l’OAS vise le Strasbourg-Paris. En pleine guerre d’Algérie, une bombe explose sur la ligne de train Strasbourg-Paris, à hauteur de Vitry-le-François. Vingt-huit personnes perdent la vie dans cette attaque de l’Organisation armée secrète, l’OAS.
20 mai 1978, huit morts à Orly. A l’aéroport d’Orly, des militants palestiniens tirent sur des passagers qui s’apprêtent à embarquer pour Tel-Aviv. Huit personnes, trois membres du commando, deux CRS et trois passagers, sont tuées. Trois autres passagers sont blessés.
3 octobre 1980, l’attentat de la rue Copernic. C’est à l’heure de la prière qu’une bombe, dissimulée dans la sacoche d’une moto, explose devant la synagogue de la rue Copernic, à Paris. Bilan : quatre morts et une vingtaine de blessés.
>> LIRE AUSSI - Attentat de la rue Copernic : Hassan Diab mis en examen
29 mars 1982, le train Toulouse-Paris visé. Jacques Chirac, alors maire de Paris, aurait dû se trouver à bord de ce train "Capitole" reliant Toulouse à Paris. L’explosion d’une bombe à hauteur de Limoges fait cinq morts et 77 blessés. Derrière cette attaque plane l’ombre du terroriste Illich Ramirez Sanchez, alias Carlos, qui aurait agi en représailles après l’arrestation de deux membres de son réseau, le Suisse Bruno Breguet et sa future compagne Magdalena Kopp.
9 août 1982, des grenades rue des Rosiers. L’attentat de la rue des Rosiers, longtemps attribué au groupe palestinien Abou Nidal, n’est toujours pas élucidé. Il a été perpétré par un commando de cinq tueurs qui ont ouvert le feu et jeté des grenades à l’intérieur du restaurant "Goldenberg", en plein quartier juif de Paris, faisant six morts et 22 blessés.
Des images tournées après l'attentat de la rue des Rosiers :
15 juillet 1983, explosion à Orly. C’est près des comptoirs d’enregistrement de la compagnie Turkish Airlines, à l’aéroport parisien d’Orly, qu’une bombe explose. Huit personnes sont tuées, 54 sont blessées. Deux ans plus tard, trois Arméniens sont condamnés.
31 décembre 1983, une bombe à Marseille. Deux personnes succombent dans l’explosion d’une bombe placée près des consignes automatiques de la gare Saint-Charles à Marseille. Trente-quatre personnes sont en outre blessées. Quelques minutes plus tôt, une autre explosion s’est produite à bord TGV Marseille-Paris, au niveau de Tain-l’Hermitage, tuant trois personnes et en blessant trois autres. Les deux attaques sont revendiquées notamment par l'"Organisation de la lutte armée arabe".
17 septembre 1986, "Tati" pris pour cible. Rue de Rennes, à Paris, c’est devant le magasin Tati qu’une bombe explose, faisant cinq morts et 55 blessés. L’attaque est l’œuvre du réseau pro-iranien de Fouad Ali Saleh, qui commet au total quinze attentats, dont trois manqués, entre 1985 et 1986, faisant en tout 13 morts et 303 blessés.
1995-1996, explosions dans le métro parisien. Le 25 juillet 1995, une bombe explose dans une rame de RER à la station Saint-Michel, en plein cœur de Paris. Huit personnes sont tuées et 119 sont blessées. L’attentat, le plus meurtrier d’une vague de neuf actions terroristes au cours de l’été 1995, est attribué aux extrémistes islamistes algériens. Le 3 décembre 1996, une nouvelle explosion se produit dans une rame de métro, à la station Port-Royal, tuant quatre personnes et faisant 91 blessés. Cet attentat aussi a probablement été perpétré par les islamistes algériens.
Le reportage de France 2 en 1995 après l'explosion à la station Saint-Michel :
Mars 2012, l’odyssée meurtrière de Merah. Le 19 mars, Mohamed Merah, 23 ans, tue trois enfants et un enseignant dans un collège juif de Toulouse. Quelques jours avant, les 11 et 15 mars, il avait déjà tué trois militaires en tirant sur eux en pleine rue, à Toulouse et à Montauban. Mohamed Merah est finalement tué le 22 mars par la police, après le siège de son appartement, à Toulouse.
>> LIRE AUSSI - Tuerie de Merah : "c'est un miracle si je suis encore là"