Comment l’agence matrimoniale trompait ses clients

© Capture d'écran Eurochallenges.com
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avec Jean-Luc Boujon , modifié à
Plusieurs employés d’une agence matrimoniale de la région lyonnaise ont été mis en garde à vue, pour des faits présumés d'escroquerie.

L’amour n’a pas de prix, mais le rechercher peut parfois coûter très cher. C’est l’amère expérience qu’ont vécu plusieurs clients, victimes d’une arnaque d’une agence matrimoniale spécialisée dans les unions internationales et basée à Lyon. La patronne de l’entreprise "Eurochallenges" ainsi que quatre de ses proches, ont été placés en garde à vue pour escroquerie. Cette enquête policière a été déclenchée après l’audition de 35 victimes présumées, selon le Progrès. L’agence promettrait ainsi à ses clients, contre plusieurs milliers d’euros, de rencontrer de jeunes femmes originaires d’Europe de l’Est. Problème : le plus souvent elles n’existent pas.

"J’étais reçu comme un prince". François, divorcé depuis plusieurs années, a eu recours à cette agence pour trouver l’âme sœur. Très vite, l’homme de 61 ans originaire de Saint-Etienne a été séduit par les photos qu’on lui a présentées.  "J’ai été reçu comme un prince. On m’a montré des femmes à faire pâlir un aveugle, que des blondes, Ukrainiennes ou Russes, et toutes assez jeunes. Je ne voulais pas au début, puis on m’a convaincu que ces jeunes femmes préféraient les hommes d’âge mûr. Franchement, oui, j’étais séduit", assure François.

5.300 euros, payables en trois fois. François, emballé par le concept, signe dans la foulée un contrat pour un montant de 5.300 euros, payables en trois fois. Contre la promesse d’un beau mariage dans six mois, il verse immédiatement 3.500 euros. Pendant près de quatre mois, l’agence matrimoniale ne lui propose pas le moindre rendez-vous. Puis un jour, une belle femme russe l’invite à séjourner à  Rostov, en Russie.

"Une femme brune, et beaucoup plus âgée." Mais une fois arrivé dans l’Est de l’Europe, François va très vite déchanter. "J’étais obligé de prendre un appartement qui m’a coûté 460 euros pour trois ou quatre nuits. Sans compter tous les frais pour la femme avec qui j’avais rendez-vous, comme les restaurants par exemple. En plus, elle ne parlait pas un mot de français, alors qu’elle devait le parler un petit peu. Et, surtout, elle ne correspondait pas du tout au profil. La femme était brune, et beaucoup plus âgée", raconte-il, dépité.

Déjà inquiété par la justice. A son retour de Russie, François décide bloquer son dernier versement de 1700 euros. La patronne de l’agence matrimoniale lui envoie alors les huissiers pour récupérer son dû. Mais, comme lui, "de nombreux clients se plaignent que les femmes qui leur répondent ne sont pas celles sélectionnées", ajoute le Point. Surtout, ce n’est pas la première fois que Eurochallenges se retrouve devant la justice, note l'hebdomadaire. Il y a un an, l’agence matrimoniale avait été condamnée en appel pour pratiques commerciales douteuses.