Le procureur de la République de Marseille a annoncé la découverte jeudi de la seconde boîte noire de l'avion qui s'est écrasé mardi 24 mars dans le massif des Trois-Évêchés, situé dans les Alpes. Ce crash d'un A320 de la Germanwings a entraîné la mort de 150 personnes dont le copilote, Andreas Lubitz, resté seul aux manettes lors de l'accident et qui a provoqué de lui-même la descente de l'engin jusqu'à son point d'impact. Selon le procureur Brice Robin, l'état de cette seconde boîte noire qui comprend 500 paramètres sur le vol "laisse espérer" la possibilité d'une exploitation. 150 profils ADN ont par ailleurs été isolés.
Les paramètres du vol. "Le procureur de la République de Marseille tient à préciser que la deuxième boîte noire vient d'être retrouvée par les enquêteur sur le site du crash", a indiqué jeudi le procureur Brice Robin. Cette boîte noire, le FDR (Flight Data Recorder) contient les paramètres de vol. Plus précisément, elle a enregistré seconde par seconde tous les paramètres sur une durée de 25 heures de vol, par exemple la vitesse, l'altitude, le régime des moteurs, les différents modes de pilotage ou encore la trajectoire de l'avion.
Déterrée. Le procureur a précisé lors d'une conférence de presse donnée jeudi soir que cette deuxième boîte noire a été retrouvée par un gendarme féminin de Chamonix qui a, pour cela, creusé le sol d'une vingtaine de centimètres, au bord d'une ravine qui avait déjà été explorée par les enquêteurs. Brice Robin a aussi remercié au passage le BEA qui a fournit un modèle de cette boîte, de même couleur que la roche, pour aider les professionnels à la reconnaître parmi les autres débris.
"Complément indispensable". Cette seconde boîte laisse espérer une possibilité d'exploitation", a déclaré le procureur. Il a précisé qu'au vu de l'état dans lequel elle est, son enveloppe extérieure a été probablement carbonisée suite au crash. Ses données représenteront, si elles sont utilisables, un "complément indispensable sur ce qui s'est passé dans les dernières minutes de ce vol", a expliqué Brice Robin.
Revenant sur les derniers instants avant le crash, le procureur a révélé que le copilote Andreas Lubitz avait "à plusieurs reprises" au cours des dernières minutes agi "pour éviter le déclenchement de l'alarme de survitesse", ce qui indique selon lui, que le jeune homme était "vivant et conscient" au moment du crash.
150 profils ADN isolés. Les enquêteurs ont isolé 2.285 échantillons d'ADN parmi lesquels 150 profils différents. "Cela ne signifie pas que nous avons identifié les 150 victimes", a déclaré le procureur de Marseille. "Il nous reste à effectuer la comparaison de ces ADN post mortem aux ADN ante mortem remis par les familles des victimes". Ce travail devrait commencer "dès le début de la semaine prochaine", a dit Brice Robin. L'identification devrait prendre en tout entre trois et cinq semaines. Elle sera suivie de la "validation" de ces identifications par la commission ad hoc prévue par Interpol, avant la remise des corps aux familles.
42 téléphones portables retrouvés. Quarante-deux téléphones portables ont été retrouvés sur le site du crash, a souligné le procureur, tous "très abîmés". "Je suis sceptique sur leur exploitation", a-t-il conclu.
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