Elle a rapidement quitté Paris après l'attentat perpétré à Charlie Hebdo mercredi, exfiltrée par le gouvernement. Et pour cause, en tant que fondatrice du CPDSI (Centre de prévention des dérives sectaires liées à l'Islam), Dounia Bouzar est dans le viseur des organisations islamistes. Une fonction et une expertise qui lui permettent de revenir au micro d'Europe 1 vendredi sur les possibles conséquences de l'attentat de jeudi.
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Une première crainte : "qu'ils continuent à opérer ailleurs". Dounia Bouzar identifie évidemment un premier risque. Celui de voir les auteurs de cet attentat, qui a fait douze morts, enhardis par le "succès" de leur opération. Celui de les voir retenter une attaque mortelle en France. Un risque que les enquêteurs tentent d'endiguer avec sept interpellations à Gennevilliers, Reims et Charleville.
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Dounia Bouzar: "on dit aux jeunes djihadistes...par Europe1frUn deuxième phénomène : "qu'ils aient donné l'envie à d'autres cellules de faire la même chose". Pour Dounia Bouzar, l'autre risque potentiel est clair : la "barbarie terroriste" et la "toute-puissance" exercées par les terroristes en "tuant à bout portant et en arrivant à s'enfuir" pourrait "provoquer l'envie de faire la même chose à d'autres cellules". Un phénomène mimétique contre lequel luttent aussi les forces gouvernementales, et notamment la sous-direction anti-terroriste de la police judiciaire.
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Une troisième inquiétude : "que les groupuscules fascistes se mettent à tirer sur tout ce qui ressemble à un musulman". Dounia Bouzar s'en souvient parfaitement, la première agression qu'elle a subie "était le fait de fascistes qui me traitaient d'islamiste", et ce "alors que ces mêmes islamistes" voulaient sa peau. Pour la fondatrice du CPDSI, la France doit considérer la menace que font planer des "groupuscules fascistes" qui "peuvent se mettre à tirer sur tout ce qui ressemble de près ou de loin à un musulman".