Attendu par une meute de photographes et de journalistes spécialisés dans la mode, John Galliano, le créateur vedette de la maison Dior, est ressorti lundi soir vers 19 heures du commissariat du 3e arrondissement de Paris, selon les informations recueillies par Europe 1. Il a été libéré au terme d’une audition de cinq heures. Il a notamment été confronté à deux personnes qui l'accusent d'avoir proféré des injures antisémites jeudi dernier, dans un bar du quartier du Marais, à Paris.
Pourtant, aucun témoin n’aurait confirmé ces propos antisémites, selon des sources proches de l’enquête citées par l’AFP. Dans des lettres, deux vigiles et le gérant du bar La Perle ont indiqué ne pas avoir entendu de tels propos. Deux autres clientes, présentes au moment des faits et entendus par la police lundi, en ont fait de même, selon les informations recueillies par Europe 1.
Les enquêteurs vont maintenant évaluer la "crédibilité des témoignages et des dénégations" de John Galliano, a indiqué mardi une source judiciaire. "Une des questions est de savoir si les personnes présentes le soir des faits présumés comprenaient bien l'anglais", a-t-on poursuivi.
Une vidéo choc à charge
Durant les confrontations, chacun a donc campé sur ses positions. Le couple qui accuse John Galliano a maintenu sa version des faits lundi. Le créateur a aussi été confronté à une femme qui a déposé plainte pour des faits similaires qui seraient survenus en octobre.
A charge, le tabloïd britannique The Sun a diffusé lundi sur son site Internet une vidéo qui montre John Galliano, apparemment ivre, déclamer son amour pour Hitler et expliquer à ses interlocuteurs que leurs ancêtres auraient dû être gazés. Le parquet a décidé de poursuivre l'enquête.