C’est la première fois qu’elle ouvre ses portes au public. Ce week end, quelque 1.500 personnes visiteront la prison de la Santé, le seul établissement pénitentiaire dans Paris intra muros, ouvert en 1867, aujourd’hui fermé pour travaux.
>> LIRE AUSSI - La prison de la Santé ferme ses portes... pour rénovation
Le parcours, encadré par d’anciens personnels, vous fera notamment découvrir la cour d'entrée, où se trouvait la guillotine, et le fameux quartier disciplinaire. Europe1 a pu franchir les portes de la célèbre prison, qui comptait encore 621 détenus en janvier dernier. Visite guidée.
Une prison déserte, aux murs de vieilles pierres, et une imposante porte d’entrée bleue. Une fois franchie, une grande cour pavée s’étale sous les pieds des visiteurs. L’endroit même où était placée la guillotine, rappelle la directrice de l’établissement, Agnès Robin : “A partir de 1939, les exécutions avaient lieu dans la cour d’honneur”.
A l'intérieur, le regard est accroché par la hauteur sous plafond du rez-de-chaussée, surplombé par les coursives des deux premiers étages, qui desservent les cellules.
Au rez-de-chaussé, le moindre bruit résonne, et rompt le silence ambiant. Surtout celui des immenses clés, qui ouvrent et ferment les nombreuses cellules.
Le quartier VIP. La Santé, c'est aussi la prison des personnalités, où ont séjourné Apollinaire, Jaques Mesrine, Maurice Papon, Yvan Colonna, Samy Naceri, Bernard Tapie, ou encore le terroriste Carlos.
Autres lieux emblématiques de la prison, le quartier disciplinaire et le quartier d’isolement, où les conditions de détention étaient particulièrement difficiles. Les détenus n’y avaient droit qu’à une heure de promenade par jour, seuls dans une petite cour.
Des cellules modernes en 1867. Depuis l’ouverture de la prison, en 1867, les cellules de sept mètres carrés sont sensiblement restées les mêmes.
Des cellules modernes au moment de l’ouverture de la prison, explique Caroline Soppelsa, historienne. “Il faut que le détenu puisse manger, aller aux toilettes. Toute sa vie est résumée dans la cellule. Donc le fait d’avoir un siège d’aisance dans sa cellule, c’est une révolution. Car les parisiens, à l’époque, allaient au fond de la cour”.
Mais un siècle et demi après son ouverture, la prison est aujourd’hui vétuste. Toute une partie du bâtiment est d’ailleurs condamnée depuis 2006. A l’image de ce couloir, dont les murs s’effritent. Le surveillant, chargé de la visite, n’ouvrira d’ailleurs pas les portes qui y conduisent : “ce n’est pas dans le circuit...”
Trois ans de travaux. La prison de la Santé, fermée pour raisons de sécurité pendant trois ans, devrait rouvrir ses portes fin 2018.