Ce ne sont que des morceaux de lacets blancs et de gants noirs. Mais ils pourraient s’avérer capitaux pour tenter, sept ans après, de faire toute la lumière sur la disparition d’Estelle Mouzin. En démontrant que le tueur en série Michel Fourniret, condamné à la prison à perpétuité avec une peine de sûreté maximale pour sept meurtres de jeunes filles, est lié à cette affaire.
Des "éléments troublants"
Selon Le Parisiendaté de vendredi, l'avocat de la famille d'Estelle Mouzin a demandé à la justice d'expertiser trois scellés provenant du dossier de Michel Fourniret. Car le jour de sa disparition, l’avis de recherche précise qu’Estelle Mouzin portait "des bottes blanches à lacet avec fourrure décorative au-dessus" et "de gants de ski noirs".
Pour l'avocat de la famille Mouzin, Me Didier Seban, ce sont des "éléments troublants". "Une expertise dira si, oui ou non, elles appartiennent bien à la tenue que portait Estelle Mouzin et, si oui, pourquoi on les retrouve au domicile du couple Fourniret", ajoute-t-il dans les colonnes du Parisien.
Estelle avait 9 ans lorsqu’elle a disparu le 9 janvier 2003, sur le chemin de l’école, à Guermantes, en Seine-et-Marne.
"Tout emballement prématuré"
Dans ce dossier, la piste Fourniret a déjà été évoquée à plusieurs reprises. En 2006, des photos d’Estelle Mouzin avaient été retrouvées dans son ordinateur. Un an plus tard, Michel Fourniret avait demandé lui-même à être jugé pour cette affaire. Mais le tueur en série a un alibi : au moment de la disparition de la petite fille, un appel téléphonique prouve qu’il se trouvait en Belgique.
Le procureur de Meaux met donc à nouveau en garde vendredi contre "tout emballement prématuré". Le père d'Estelle, Eric Mouzin, a pour sa part confié qu'il était "dans le brouillard le plus complet".