A la barre, Marianne est digne, la tête haute, et la parole fluide. Mais "à l'intérieur, je suis brisée", dit-elle. Brisée par l'homme qu'elle aimait, et dont elle ne comprend pas la trahison. Cette mère de famille divorcée était prête à refaire sa vie avec Christophe Morat, condamné en 2005 pour avoir sciemment transmis le sida à deux de ses compagnes, et aujourd'hui rejugé à Aix-en-Provence pour les mêmes faits.
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Une victime contaminée par le virus. Lorsque Marianne découvre sur Internet la condamnation de son ami et sa maladie, elle ne le quitte pas. Quelques mois plus tard, lorsqu'elle apprend qu'elle-même a été contaminée, elle décide également de rester avec Christophe Morat. Il lui avait assuré qu'il n'y avait aucun risque, a-t-elle raconté au micro d'Europe1:
"Je l'aimais". Ce matin, la défense s'est ouvertement étonnée de cette naïveté. "Je l'aimais, il m'aimait, pourquoi douter ?", a inlassablement répété Marianne. Elle a d'ailleurs raconté avoir hésité à porter plainte. "Quand la police est venue, je me suis dis que c'était l'homme de ma vie et que j'allais tout perdre", assure Marianne.
Christophe Morat lui avait expliqué que sans éjaculation il n'y avait aucun risque de contamination. #sida#aix— Noemie Schulz (@noemieschulz) October 1, 2014
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Parmi les six autres femmes parties civiles, avec qui Christophe Morat entretenait des relations parfois concomitantes avec la sienne, Marianne est la seule contaminée. Christophe Morat encourt 30 ans de réclusion criminelle, du fait de l'état de récidive, avec la circonstance aggravante de la préméditation.