Une prof d'allemand accusée de faire l'apologie du IIIe Reich

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avec Martin Feneau , modifié à
Cette enseignante de lycée a été suspendue 15 jours à l'issue d'un conseil de discipline mardi. Une vingtaine d'élèves de première s'étaient plaints de son discours.

Le conseil de discipline d'un lycée de Limoges, instance plus habituée à statuer sur le sort des mauvais élèves, a prononcé mardi la suspension d'une professeur d'allemand pour 15 jours.  Une procédure extrêmement rare, à la hauteur de la gravité des faits présumés. Selon les déclarations de 17 élèves, l'enseignante se serait livrée plusieurs fois à une apologie IIIe Reich lors de ses cours.

Hitler et les chars allemands. "Hitler était un grand homme". Voici ce qu'aurait notamment proclamé l'enseignante en plein cours, selon ses élèves. Elle aurait également ouvertement souhaité que des chars allemands viennent au lycée pour mater les élèves indisciplinés. Et il ne s'agit pas de son coup d'essai, selon 17 lycéens en classe de première qui l'accusent de tenir ces propos régulièrement depuis le début de l'année.

L'enseignante aurait des origines juives. "C'est stupide et puéril", assure la prof d'allemand, dans les colonnes du Populaire du Centre. Son avocat, qui l'a défendue mardi devant le conseil de discipline, dénonce quant à lui un complot. "L'objectif est de la faire partir de cet établissement où elle n'enseigne que depuis le début de l'année scolaire", avance Me Emmanuel Raynal au micro d'Europe 1.

"Elle dit qu'elle a été amenée à parler du régime nazi et d'Hitler dans le cadre du programme de première et terminale. Mais elle n'a jamais fait l'apologie du régime national socialiste", assure-t-il. "Ma cliente a des origines israélites par son père et un certain nombre de ses proches parents ont subi la barbarie nazie. Par conséquent, on imagine mal que cette personne ait pu tenir de tels propos", conclut Me Raynal.

A deux ans de la retraite. Mardi, l'enseignante s'est présentée au conseil de discipline en arborant une étoile de David autour du cou. Un pendentif qu'elle assure avoir porté pendant plusieurs années lors de ses cours, mais qu'une inspectrice lui aurait demandé d'ôter, selon ses propos. L'enseignante est pour l'heure suspendue pour deux semaines, une sanction incompréhensible pour cette femme qui est à deux ans d'un départ en retraite. Elle a ainsi déposé une main courante au commissariat pour dénonciation mensongère et diffamation.