Deux laboratoires qui servaient à conditionner de l'héroïne ont été démantelés dans des appartements de Nancy (Meurthe-et-Moselle) et trois personnes ont été mises en examen et incarcérées, a-t-on appris mardi de sources concordantes. L'enquête menée par la police judiciaire de Nancy "a permis de démanteler un laboratoire de coupage et de conditionnement d'héroïne d'ampleur" et les "importantes quantités de produit stupéfiants, de produit de coupe et d'argent" saisis permettent "d'estimer la valeur de revente des produits découverts à environ 350.000 euros", a déclaré le procureur de la République de Nancy, François Pérain, dans un communiqué.
L'enquête commence en 2021
L'affaire commence quand en septembre 2021, un huissier de justice ouvre un appartement inoccupé, dans le cadre d'une "procédure d'impayés de loyers", a indiqué M. Pérain. L'appartement "n'était pas meublé" et "ne correspondait pas du tout à un lieu de vie", selon le procureur : "il était aménagé comme un laboratoire de conditionnement", a expliqué le directeur adjoint de la police judiciaire de Nancy, Guillaume Crivelli.
A l'intérieur, seule "une porte dégondée et posée sur deux tréteaux" sert de table. Les enquêteurs découvrent tout un attirail permettant de fabriquer des "pains" d'héroïne, notamment du produit de coupe, des balances et une presse, "un outil volumineux et caractéristique permettant de presser de l'héroïne en pain", a précisé le procureur.
Les trois suspects mis en examen et placés en détention provisoire
La police judiciaire a aussi retrouvé dans l'appartement l'ADN de deux personnes : les policiers ont mis en place des surveillances leur permettant d'identifier un troisième suspect et de remonter à un deuxième appartement qui servaient aussi à conditionner de l'héroïne, selon le parquet. Dans ce deuxième appartement, les policiers ont saisi 56.490 euros en liquide, une arme et des munitions, près de 6 kg d'héroïne pure et 17 kg de produits de coupe, ainsi que tout le matériel nécessaire au conditionnement de l'héroïne.
"La singularité de cette affaire est que d'habitude, on tombe sur les nourrices et les réseaux de revente de quartiers ou de villes, mais là, on est tout en haut du réseau", a souligné M. Crivelli, ajoutant que l'enquête allait se poursuivre. Les trois suspects, dont un purgeait déjà une peine de six mois de prison pour violences conjugales, ont été mis en examen samedi et placés en détention provisoire.