Un père de famille est mort samedi dans un accident de manège d'une petite fête foraine sur les berges de la Saône, un drame qui pose à nouveau la question de la sécurité de ces attractions. Samedi soir, l'exploitant du manège, a été placé en garde à vue. Elle a été prolongée dimanche soir. "On se dirige vers l'ouverture d'une information judiciaire mardi et sa présentation au parquet en vue d'une mise en examen", a précisé le parquet de Lyon. Les qualifications devraient être homicide involontaire et blessures involontaires aggravés par mise en danger d'autrui.
Une nacelle aurait touché le sol. Les faits se sont produits vers 16h30 à Neuville-sur-Saône, à une quinzaine de kilomètres au nord de Lyon, sur et aux abords d'un manège composé de quatorze nacelles accrochées à une structure tournante, qui monte et qui descend. Le manège se serait affaissé d'un coup, les nacelles touchant alors le sol et éjectant une personne, a rapporté Laurent Buffard, adjoint au maire de la commune.
Une enquête a été ouverte. La victime, un homme d'une quarantaine d'années, est décédé peu après. Il était accompagné de deux de ses enfants. Une enquête menée par la gendarmerie devra déterminer les circonstances exactes de l'accident et les éventuelles responsabilités. Il n'était pas établi pour l'instant si le père de famille décédé était sur le manège ou s'il a été touché alors qu'il était à proximité. Un enfant de huit ans a par ailleurs été hospitalisé mais son pronostic vital n'est pas engagé, selon la préfecture. Et douze personnes choquées, la plupart vraisemblablement sur le manège au moment de l'accident, ont été prises en charge sur place. Le sous-préfet de Villefranche-sur-Saône, Pierre Castoldi, s'est immédiatement rendu sur place.
Accident de manège à Neuville-sur-Saône : le bilan provisoire fait état d’un homme décédé, de 4 blessés dont une personne plus sérieusement et de 10 personnes impliquées dont des enfants qui étaient sur le manège. Une enquête est ouverte. pic.twitter.com/OQ6UErLMf2
— Préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône (@prefetrhone) 31 mars 2018
Arrêté municipal pour fermer les attractions. La mairie avait l'habitude d'organiser cette fête foraine chaque année au moment de Pâques avec les mêmes forains sans avoir connu aucun incident jusqu'ici, selon l'adjoint au maire. Face au drame de samedi, qui a suscité une forte émotion dans cette petite commune d'environ 7.000 habitants, la mairie a pris un arrêté pour fermer les attractions.
Accident de manège à Neuville-sur-Saône : 1 homme décédé. Le sous-préfet Pierre CASTOLDI s'est rendu sur les lieux de l'accident pic.twitter.com/0PZaERE0G1
— Préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône (@prefetrhone) 31 mars 2018
Une loi sur la sécurité en 2008. Les accidents mortels sur des manèges sont rares en France mais, à chaque fois, ils relancent la question de la sécurité de ces structures. Le 4 août 2007, un père et son fils avaient été tués à la Fête des Loges à Saint-Germain-en-Laye, lorsqu'une nacelle de manège de type "booster" (grand bras articulé avec une nacelle à chaque extrémité) s'était écrasée au sol. À la suite de cet accident, une loi destinée à renforcer la sécurité des manèges, la première traitant spécifiquement de ce sujet, avait été élaborée et adoptée en février 2008. Cette loi exige notamment un contrôle technique initial et périodique effectué par un organisme agréé par l'État.
Le dernier accident mortel remonte à 2014. Le dernier accident mortel en France remonte à septembre 2014 à Flins-sur-Seine, dans les Yvelines. Deux adolescentes avaient été éjectées de la voiture d'une "chenille" tournante qui était alors en pleine vitesse. L'une des jeunes filles avait heurté l'attraction avant de tomber sous le manège. Elle avait succombé à ses blessures. L'enquête a montré que le manège avait été mis en service en 1965 et que le contrôle technique était périmé depuis plusieurs jours. Les expertises ont ensuite relevé des défauts sur les barres de sécurité des wagons et au niveau du système de contrôle de la vitesse du manège. Un forain, un contrôleur technique ainsi que le maire de la commune sont renvoyés en correctionnelle dans ce dossier. Après l'accident, la famille de l'enfant avait lancé une pétition qui avait recueilli plus de 125.000 signatures, dans le but de pousser les pouvoirs publics à mettre en place "une réglementation stricte".