Les chauffeurs du car scolaire et du poids lourd impliqués dans l'accident qui a tué six adolescents, jeudi matin, à Rochefort, en Charente-Maritime, ont été placés en garde à vue et les tests d'alcoolémie et toxicologiques se sont révélés négatifs pour les deux, a-t-on appris de sources concordantes.
"Sous le choc". "Les deux chauffeurs sont en garde à vue, sous le choc", a indiqué Isabelle Pagenelle, procureure de la République de La Rochelle, lors d'un point-presse au centre de secours de Rochefort. "Les tests d'alcoolémie et toxicologiques pratiqués sur les deux chauffeurs sont négatifs et des tests toxicologiques sont en cours", a précisé Jérôme Servolle, du syndicat UNSA police. Dans ses premières déclarations aux enquêteurs, le chauffeur du camion de 13 tonnes appartenant à la société Eiffage a expliqué "qu'il n'avait rien remarqué d'anormal en faisant le plein" avant l'accident, a précisé le policier.
"Aucune hypothèse n'est écartée". "A ce stade de l'enquête, aucune hypothèse n'est écartée, que ce soit le problème technique du crochet métallique de la ridelle (la paroi métallique qui retient le chargement) qui a pu céder au passage du car ou une quelconque responsabilité" humaine, a-t-il ajouté. Selon Isabelle Pagenelle, "c'est un camion benne dont la ridelle latérale s'est ouverte - pour une raison que nous ignorons pour l'instant puisque des expertises techniques sont en cours - et a cisaillé le côté latéral du bus qui venait dans l'autre sens". "Comme les deux véhicules étaient en mouvement, le cisaillement est devenu de plus en plus important et les enfants qui étaient de ce côté-là sont décédés", a-t-elle expliqué.
Deux ministres sur place. "Selon les autres jeunes dans le car, tout s'est passé très rapidement et le chauffeur n'a rien pu faire", a dit la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, venue sur place. La ministre, chargée notamment des transports, a indiqué qu'une enquête avait été immédiatement déclenchée par le ministère "pour faire la lumière sur cet accident" et "savoir pourquoi cette pièce métallique s'est détachée du camion". "Nous avons une liste des victimes à partir des cartes scolaires qu'ils avaient dans les poches. Les familles ont été avisées mais nous devons confirmer cette liste par des expertises ADN, qui sont actuellement en cours à l'institut médico-légal de Poitiers", a précisé la procureure de La Rochelle.