Le cardinal Barbarin s'en défend. Jamais il n'a "couvert le moindre acte de pédophilie", a-t-il indiqué ce mardi alors qu'il est accusé d'avoir fermé les yeux sur les agissements du père Bernard Preynat. L'archevêque de Lyon est aussi accusé de ne pas avoir écarté un autre prêtre pédophile après avoir eu connaissance des faits. "Ce qu'il en est de la responsabilité du cardinal Barbarin, c'est sa position et il faudra que la justice en décide", estime sur Europe 1 Jean-François Colosimo, historien des religions.
"Tolérance zéro" pour la pédophilie. Mais pour lui, "la position de l'Eglise est très claire" sur les actes de pédophilie. "Il faut savoir que depuis Benoît XVI, c'est tolérance zéro pour ces crimes, que l'Eglise catholique est du côté des victimes. Les périodes de silence pour couvrir le scandale, tout ça c'est fini", assure-t-il. "Il y a 78 évêques qui ont été démissionnés par Benoît XVI entre 2005 et 2012" dans le monde tient à préciser l'historien.
Une époque révolue. Ces scandales de pédophilie à grande ampleur comme celui de la première affaire en région lyonnaise ne seraient d'ailleurs plus d'actualité dans l'Eglise. "Il y a une rupture complète de l'église catholique avec cette période", explique Jean-François Colosimo. Désormais, l'Eglise est davantage vigilante sur son recrutement estime l'historien et donne "la priorité aux victimes".
Des pièges à éviter. Face aux différentes affaires qui secouent le diocèse de Lyon, Jean-François Colosimo appelle à éviter plusieurs pièges. "Il faut éviter que l'Eglise puisse donner l'impression d'une forme d'indifférence aux victimes mais aussi la logique du bouc-émissaire. Il faut faire la lumière sur cette affaire mais est-ce que le cardinal en aura le temps ?", s'interroge-t-il. Le cardinal Barbarin rejette jusque là tout départ de l'archevêché de Lyon.