Elle n'était pas présente à ce cours où Samuel Paty a projeté des caricatures du journal satirique Charlie Hebdo. L'adolescente de 13 ans, qui avait accusé le professeur d'histoire-géographie assassiné d'islamophobie quelques jours avant que celui-ci soit violemment assassiné, est revenue sur ses paroles. Son père, qui avait partagé les dires de sa fille sur les réseaux sociaux, est mis en examen pour complicité d'assassinat. Il est revenu lui aussi sur sa version devant les enquêteurs.
"J'ai été con, stupide. Je dois la vérité à cette famille, à monsieur Paty, à toute la France", s'est repenti le père de la jeune fille. Il y a plus d'un mois, lors d'un nouvel interrogatoire face au juge, il s'est repenti, expliquant finalement "qu'il se foutait des caricatures présentées par Samuel Paty dans son cours". Il se serait mis en colère "à cause des deux jours d'exclusions subies par sa fille".
Des explications qui "ne fournissent pas de clés de compréhension"
Des explications que maître Virginie Leroy, l'avocate de la famille de Samuel Paty, qualifie de "légères et de circonstance". Pour elle, ce père "ne peut pas se réfugier derrière la prétendue colère qu'aurait générée cette décision d'exclusion en faisant reporter la responsabilité sur Samuel Paty". Avant de conclure : "les explications qui sont fournies aujourd'hui ne sont pas à la hauteur de l'acharnement qui a été mis en œuvre contre Samuel Paty et ne fournissent pas de clés de compréhension."
Le père de l'adolescente a ajouté avoir voulu se comporter en bon père, précisant qu'il ne pensait pas que ses messages allaient être lus par des terroristes. Il avait notamment comparé le professeur d'histoire-géographie à Hitler. Il est actuellement détenu à la prison de Fresnes depuis sa mise en examen, il y a quatre mois et demi.