La troisième plaignante, Marie*, qui avait affirmé début mars avoir été violée une dizaine de fois entre 2013 et 2014 par l'intellectuel musulman Tariq Ramadan, a été auditionnée mardi, à la demande du parquet, par les enquêteurs du deuxième DPJ, a appris Europe 1 de source proche du dossier. Cette Française musulmane d'une quarantaine d'années et qui souhaite garder l'anonymat, dit avoir été sous "l'emprise" du théologien suisse et avoir été violée en France, à Bruxelles et à Londres.
Des rapports violents et dégradants. Comme les deux premières plaignantes, cette femme décrit des rapports sexuels particulièrement violents et dégradants. Dans son cas, elle affirme avoir subi ces viols lors d'une dizaine de rendez-vous, le plus souvent dans des hôtels en marge des conférences à succès de l'islamologue de 55 ans. Selon son récit confié à Europe 1, le premier a eu lieu une dizaine de jours après sa "rencontre" virtuelle avec Tariq Ramadan, dans un hôtel de Bruxelles : "Tout de suite ça a dérapé dans une violence que je n’imaginais pas", a affirmé Marie, décrivant un rapport de domination extrêmement violent, ponctué d'humiliations. "La surprise de ces actes dégradants était telle que j’étais choquée, tétanisée et j’attendais le matin pour partir."
Humiliée et menacée. "Je devais rester disponible H24 pour lui, être sa 'soumise', sa 'chienne', sa 'pute'", a poursuivi Marie. La plaignante assure en outre que Tariq Ramadan menaçait de dévoiler son passé d'escort-girl pour "l'anéantir". "Étant sous son emprise, et comme il menaçait ma famille et moi-même, qu’il m’insultait et qu’il me rabaissait, j’exécutais ses ordres", a-t-elle détaillé, affirmant : "Il ne prenait du plaisir que dans mon humiliation et la violence."
*Prénom d’emprunt