À l'ouverture du procès, Jean-Marc Reiser persiste : il n'a pas prémédité le meurtre de Sophie Le Tan. En septembre 2018, la jeune fille, qui fêtait ses 20 ans ce jour-là, avait disparu en allant visiter un appartement. Son corps a été retrouvé un an plus tard, démembré et enterré dans une forêt. Rapidement, les enquêteurs sont remontés vers Jean-Marc Reiser, déjà condamné pour viols en 2003 et acquitté faute de preuves dans une autre affaire de disparition en 2001. L'accusé de 61 ans avait longtemps nié avoir tué Sophie Le Tan, avant d'avouer les faits en janvier 2021. À la barre, sa première confrontation avec la famille de la victime était redoutée, et la première journée de procès très tendue.
La mère de Sophie le Tan évacuée de la salle d'audience
Signe de la tension qui régnait dans la salle des assises, la mère de Sophie Le Tan a fondu en larmes à la vue de l'accusé. Au bout de quelques minutes, incapable de tenir sur ses jambes, elle fait un malaise et a dû être évacuée par des secouristes. Elle n'a pas pu revenir dans la salle du tribunal, laissant le père de Sophie Le Tan, son petit frère, des oncles, des tantes et des cousins faire face à l'assassin présumé de l'étudiante. "Lorsqu'elle a vu Jean-Marc Reiser, c'était insoutenable, elle était au bord de l'évanouissement", a confié en fin d'audience Laurent Tran, le cousin de Sophie.
>> Lire également - Qui est Jean-Marc Reiser, principal suspect dans l'affaire Sophie le Tan ?
"Il ment sur tout, il trahit tout le monde"
L’accusé de 61 ans, lui, garde la tête baissée en écoutant les premiers témoins. Dans sa déposition, sa mère évoque "un bon fils, jamais violent". Une visiteuse de prison le décrit comme "intelligent, cultivé". Pierre Villemin, l’un de ses copains des Restos du Cœur, parle d’un homme "toujours bienveillant". Pour Maître Gérard Welzer, l’avocat de la famille Le Tan, ces premiers éléments sont déjà révélateurs. "Quand les derniers témoins ont appris que Jean-Marc Reiser avait 30.000 euros d'économies alors qu'il allait aux Restos du Cœur et qu'il demandait du pain, le témoin est tombé de l'armoire." Pour l'avocat, pas de doute, "il ment sur tout. Il trahit tout le monde. Selon sa sœur, si c'est lui qui est coupable, c'est un monstre".
Les anciennes compagnes de l'accusé témoigneront à la barre mardi 28 juin, deuxième journée du procès. Face aux enquêteurs, la plupart ont déjà décrit un homme violent et manipulateur. Son procès se poursuit jusqu'à vendredi aux Assises du Bas-Rhin. Jean-Marc Reiser encourt la perpétuité.