L'ancien chef de la police judiciaire parisienne, Christian Flaesch, a été mis en examen jeudi pour violation du secret de l'enquête et entrave aux investigations, dans le cadre de l'enquête sur les pratiques de l'ex-patron du renseignement Bernard Squarcini, a indiqué une source judiciaire.
Une mise en examen. Soupçonné d'avoir dévoilé en avril 2013 des éléments confidentiels sur une plainte déposée par Hermès contre le groupe LVMH à Bernard Squarcini, alors que ce dernier avait quitté la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), Christian Flaesch avait été placé en garde à vue la semaine dernière à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices. Il était de nouveau convoqué jeudi, cette fois devant les juges d'instruction.
D'autres personnes convoquées. L'ancien directeur du renseignement intérieur Bernard Squarcini avait lui été mis en examen le 28 septembre dans le cadre d'une enquête menée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Bernard Squarcini a été mis en examen notamment pour trafic d'influence et recel de violation du secret professionnel, et laissé libre sous contrôle judiciaire, selon une source judiciaire. Un fonctionnaire de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) a également été mis en examen pour violation du secret professionnel, compromission du secret de la défense et placé sous contrôle judiciaire. Deux cadres de la sécurité du groupe LVMH avaient également été placés en garde à vue dans cette enquête. Ils ont été relâchés et seront convoqués ultérieurement par un juge.
Une enquête ouverte en 2007. Cette enquête, qui vise des faits de trafic d'influence, a été ouverte en marge de l'information judiciaire sur les accusations de financement, par la Libye, de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, selon une source proche du dossier. En juin dernier, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire visant Bernard Squarcini pour des soupçons de trafic d'influence liés à ses activités de consultant. La justice le soupçonne d'avoir mis ses réseaux au sein de la police au service de son cabinet Kyrnos, fondé en 2013 après son départ de la Direction centrale du renseignement intérieur.
Fin décembre 2013, Christian Flaesch avait dû quitter son poste de chef de la PJ parisienne pour avoir passé un appel à son ancien ministre de tutelle, Brice Hortefeux, dans lequel il semblait lui indiquer comment préparer une audition dans un dossier judiciaire concernant Nicolas Sarkozy.