Alsace : un prêtre condamné à deux ans ferme pour agressions sexuelles
Un prêtre de 60 ans a été condamné vendredi à cinq ans de prison dont deux ferme dans le Haut-Rhin ainsi qu'à une obligation de suivre un traitement psychologique pour des agressions sexuelles sur quatre mineures au début des faits.
Un prêtre jugé vendredi à huis-clos a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ferme, par le tribunal correctionnel de Colmar pour des agressions sexuelles sur quatre paroissiennes, mineures au début des faits, et pour avoir détourné plus de 100.000 euros.
Cinq ans de prison et une obligation de soins. La peine a été prononcée publiquement dans la soirée par le tribunal qui a également prononcé une mise à l'épreuve de 24 mois à l'encontre de cet ecclésiastique de 60 ans qui comparaissait libre sous contrôle judiciaire. Il encourait au maximum 10 ans de prison. Aucun mandat de dépôt n'a été prononcé à l'audience, ce qui laisse la possibilité d'un aménagement de peine.
Le sexagénaire devra également suivre un traitement psychologique - démarche qu'il a déjà entamée, selon ses avocats. Le jugement lui interdit d'entrer en contact avec ses victimes et toute activité avec des mineurs. Il lui est aussi interdit de séjourner en Alsace.
Une peine plus légère que les réquisitions. Cette peine demeure en-deçà des réquisitions du ministère public qui avait demandé quatre ans ferme assortis d'un suivi socio-judiciaire de trois ans contre ce prêtre qui officiait dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, départements alsaciens où les faits ont été commis. Le procès s'était tenu à huis-clos à la demande de trois des quatre victimes, mineures au début des faits. La plus jeune avait alors neuf ans.
Des agressions pendant plusieurs années. Les agressions, qui ont continué alors que trois victimes étaient majeures, ont eu lieu entre 2001 et 2006 à Fegersheim et Illkirch-Graffenstaden, dans la banlieue de Strasbourg, et à Wintzenheim, près de Colmar, entre 2011 et 2016.
Le prêtre présente ses excuses. Placé en détention provisoire durant trois mois au début de l'affaire, en septembre 2016, le prêtre "regrette amèrement les faits qu'il a reconnus (...) et présente ses regrets aux victimes et aux personnes (...) blessées par des agissements intolérables", a indiqué son avocat, Me Thierry Moser, dans un communiqué.
Des fonds détournés. Le prêtre avait reconnu avoir détourné plus de 100.000 euros d'argent destiné à l'Église et les avoir reversés à l'une des victimes, alors majeure, en échange de faveurs sexuelles. Au total, il lui aurait versé plus de 240.000 euros, dont une partie provenant de son patrimoine personnel.
La victime, aujourd'hui âgée de 29 ans, poursuivie pour "recel d'abus de confiance", a finalement été relaxée, le tribunal estimant qu'il n'y avait pas d'éléments suffisants pour prouver qu'elle connaissait la provenance de ces fonds.