Tout est parti de la découverte d'une voiture, dans la nuit de jeudi, en bordure de la base militaire d'Évreux, qui a révélé ce qui ressemble beaucoup à la préparation d'une attaque terroriste. Un coran et une cartouche de fusil y sont retrouvés, déclenchant le déploiement d'un large dispositif de recherche pour interpeller le conducteur, un ancien soldat de 34 ans, connu pour sa radicalisation et soupçonné de préparer un attentat contre la base aérienne 105.
Après une nuit à scruter la campagne à l'aide notamment de jumelles à visée nocturne, les soldats et gendarmes ont cueilli le suspect à son retour à la voiture, à 5h30 du matin. Ce converti à l'islam était tout de noir vêtu et portait des chaussures d'untervention.
Allégeance à l'EI. Né à Melun en février 1983, cet ancien militaire était sous étroite surveillance depuis 2014 par les gendarmes pour sa radicalisation. Il avait fait l'objet de deux perquisitions administratives en 2015 et 2017. Il avait aussi été visé par une enquête judiciaire pour avoir cherché à se procurer des armes, mais les investigations n'avaient pas abouti.
Le suspect a prétendu devant les enquêteurs avoir signé un mot d'allégeance à l'organisation terroriste État islamique. Cette allégeance aurait été enregistrée sur une clef USB également retrouvée dans le véhicule.
"Entreprise individuelle terroriste". Des photos de lui habillé en combattant avec les épaulettes et le bandeau de l'EI" ont également été trouvées dans cette clé USB. À quelques centaines de mètres du véhicule, des armes étaient cachées dans un fourré : un fusil à pompe, deux revolvers à poudre, des munitions.
Que faisait cet homme en pleine nuit à proximité d'une base militaire ? Des repérages ? Ou avait-il carrément l'intention de passer à l'acte ? La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie du dossier. L'enquête pour "entreprise individuelle terroriste", "introduction frauduleuse sur une zone militaire" et "infraction à la législation sur les armes en relation avec une entreprise terroriste" a été confiée à la police judiciaire et à la Direction générale de la sécurité intérieure.