La garde à vue du mis en cause a été prolongée vendredi. 4:17
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Jean-Luc Boujon et Guillaume Dominguez (envoyés spéciaux à Annecy), avec AFP / Crédits photo : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP , modifié à
Dans un tweet vendredi, la procureure Line Bonnet-Mathis a indiqué que la garde à vue de l'auteur de l'attaque au couteau qui a fait six blessés jeudi à Annecy a été prolongée. Depuis son interpellation, quelques minutes après l'attaque sur les enfants, le mis en cause n’a donné aucune explication à son geste. Sur place, Emmanuel Macron a également annoncé que les nouvelles concernant l'état de santé des enfants "sont positives".
L'ESSENTIEL

L'état de santé des enfants blessés dans l'attaque au couteau à Annecy a commencé à s'améliorer vendredi, et le président Emmanuel Macron a salué le courage de tous ceux qui sont intervenus pendant le drame, tandis que la garde à vue de l'assaillant a été prolongée. Les nouvelles concernant l'état de santé des quatre enfants blessés jeudi "sont positives", s'est félicité le chef de l'Etat qui s'est rendu sur place avec son épouse. Parmi les petits blessés, la fillette néerlandaise est "hors de danger", selon le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas.

Les trois jeunes enfants hospitalisés à Grenoble ont été touchés à l'abdomen et au thorax, et se trouvent toujours en soins intensifs. Leur état reste stable, comme le confirme à Europe 1 un proche de la famille des petits Ennio et Alba. L'homme de 72 ans blessé également pendant l'attaque est toujours hospitalisé en urgence absolue. Un autre homme, âgé de 78 ans, n'a été que légèrement blessé.

Les informations à retenir :

  • Au lendemain de l'attaque au couteau à Annecy qui a fait six blessés, la garde à vue de l'assaillant a été prolongée ce vendredi.
  • Emmanuel et Brigitte Macron se sont rendus à Annecy ce vendredi matin.
  • Sur place, le chef de l'État assuré que les nouvelles "sont positives", concernant l'état de santé des enfants.
  • Quatre très jeunes enfants ont été blessés jeudi, dont deux grièvement, ainsi qu'un homme de 78 ans.

Une messe célébrée à Annecy

Vendredi soir, une messe est célébrée en la cathédrale Saint-Pierre d'Annecy à l'intention des victimes et de leurs familles. L'édifice était comble pour cette messe, une preuve du besoin pour les habitants catholiques de venir se recueillir. L'évêque a débuté par une demande de prière pour les victimes de l'attaque.

Emmanuel Macron s'est rendu à l'hôpital de Grenoble

Emmanuel et Brigitte Macron ont rendu visite aux familles des trois enfants hospitalisés à Grenoble - un quatrième a été admis à Genève - et échangé avec le personnel soignant. Le couple présidentiel s'est ensuite rendu à Annecy, d'abord à l'hôpital puis à la préfecture pour rencontrer ceux qui ont apporté "aide et soutien" pendant le drame qui a secoué jeudi cette ville paisible des Alpes du Nord.

"Vous avez été formidables", a lancé le chef de l'Etat lors d'une cérémonie qui lui a permis de dire "sa gratitude et sa fierté" aux policiers, pompiers, soignants et témoins du drame qui ont tenté de s'interposer. "S'attaquer à des enfants est l'acte le plus barbare qui soit", a-t-il dit. "Il y a des choses qui ne sont pas digérables. La violence derrière ces actes n'est pas entendable. Il ne faut pas qu'on s'habitue".

L'assaillant fait "obstruction à la garde à vue"

Depuis son interpellation, Abdalmasih H. n'a donné aucune explication à son geste et fait "obstruction à la garde à vue", notamment en se "roulant par terre", selon une source proche de l'enquête. "La garde à vue du mis en cause est prolongée", a informé un tweet laconique de la procureure Line Bonnet-Mathis. Si l'examen psychiatrique avait conclu à l'abolition du discernement, la garde à vue aurait été levée et les médecins auraient pris le relais.

À ce stade, ses motivations semblent "sans mobile terroriste apparent", selon le parquet d'Annecy. Sans antécédent judiciaire et sans domicile fixe, cet homme de 31 ans qui a vécu pendant dix ans en Suède, avait quitté sa famille il y a quelques mois pour partir en France et se trouvait à Annecy depuis l'automne 2022. Quand il est passé à l'acte, il n'était pas sous l'emprise de stupéfiants ou d'alcool.

Ce père d'une enfant de 3 ans était en situation régulière quand il est arrivé en France. Dans une nouvelle demande d'asile déposée en France en novembre 2022, il s'était déclaré "chrétien de Syrie", selon une source policière. Il portait une croix chrétienne quand il a été interpellé. L'assaillant, short noir et foulard bleu noué sur la tête, visait clairement les enfants lors de son attaque meurtrière, selon des images du drame authentifiées par l'AFP. On le voit dans cette vidéo lever les bras au ciel et crier en anglais "au nom de Jésus !".

Henri, le héros au sac à dos qui est intervenu au moment du drame

Les images montrent aussi un jeune homme portant un sac à dos tenter de le faire reculer. Prénommé Henri, il fait partie de ceux qui "ont fait preuve de courage et se sont interposés sans se poser de question", comme l'a souligné le président Macron à la préfecture. Un adulte a été hospitalisé après avoir été blessé par l'agresseur puis touché par les tirs de la police pendant l'interpellation, et un autre adulte a été touché plus légèrement. "J'étais assis et il est venu comme ça, il voulait sûrement faire une victime de plus. J'imagine le stress des familles, des enfants et de leurs proches, et de ceux qui ont vu ce qu'il s'est passé. C'est terrible ça, surtout les enfants attaqués comme ça", a témoigné ce dernier sur BFM TV.

L'attaque, qui s'est produite en plein jour, a horrifié les habitants d'Annecy et les milliers de touristes présents en ce début de saison estivale. Les larmes aux yeux, des dizaines de personnes choquées sont venues déposer des fleurs ou se recueillir devant le petit mémorial improvisé dans l'aire de jeux. Bouquets de roses blanches, peluches, bougies et messages de soutien s'accumulent depuis jeudi devant les châteaux de bois et les toboggans.

"L'innocence attaquée, quelle tristesse !! Une pensée très émue pour les petites victimes et autres blessés", peut-on lire parmi les messages manuscrits déposés devant un petit autel décoré de bougies et de roses blanches. Thierry Dekoninck, un habitant des environs, est venu déposer des roses dans cette aire de jeu où il vient "pratiquement tous les dimanches" avec ses enfants. Il ressent "de la tristesse, de la peine pour la famille, un peu de haine aussi parce que le monde devient fou, j'ai l'impression". Une messe est prévue en fin d'après midi à la cathédrale d'Annecy.