Il y a un an jour pour jour, un drame avait choqué la France. Un réfugié syrien poignardait six personnes, dont quatre enfants âgés de 22 à 36 mois, dans un square de la ville d'Annecy, en Haute-Savoie. Les enfants avaient dû être conduits à l'hôpital dans un état grave. Un an après, Maryline n'a rien oublié de ces instants : "C'est présent tous les jours. C'est comme si c'était hier. C'est imprégné et ça ne partira jamais".
"Là, c'est une vision d'horreur, clairement. Les bébés sont inanimés"
Vers 9h30 ce 8 juin 2023, elle arrive à vélo au square avec les quatre enfants qu'elle a en garde, lorsqu'elle voit que quelque chose d'anormal est en train de se passer : "J'entends d'abord des cris. Et c'est en avançant en fait que j'ai vu l'assaillant avec son chèche et son couteau". Deux personnes parviennent à éloigner l'assaillant.
Maryline, elle, voit immédiatement les petites victimes, dans le square : "Là, c'est une vision d'horreur, clairement. Les bébés sont inanimés. Et ils sont encore dans les poussettes, tels qu'ils étaient avant l'attaque". Rapidement, elle comprime les plaies du petit garçon de 22 mois, le plus durement touché. Mais il y a un problème : "À un moment donné, j'ai beau lui parler, j'ai beau le secouer avec mes deux mains, sans quitter les plaies, il ne réagit plus. Et je le sens, je le vois s'enfoncer. Je lui fais des bisous, j'essaie de le secouer, ça ne marche plus. Et d'un coup, en fait, je me dis 'Je vais le mordre, il n'y a que ça !'. Je lui mords l'intérieur du bras, il est revenu à lui, il s'est raccroché à mon regard. Ça l'a ramené !".
Le petit garçon est sauvé. Il est ensuite pris en charge par le SAMU. Quelques semaines après, elle recevra des photos de l'enfant en bonne santé, envoyées par ses parents. Aujourd'hui, Maryline continue de venir dans ce square, au bord du lac, pour que le tragique ne l'emporte pas sur la vie.
Mis en examen pour tentative d'assassinat, l'assaillant syrien se dit toujours "étranger aux faits". Un an après, il est toujours incarcéré en hôpital psychiatrique. Une première expertise psychiatrique a déjà été réalisée, une deuxième a été sollicitée par la justice. Dans cette première expertise, l'expert n'avait pas relevé "d'éléments délirants francs". Pour l'heure, on ignore si un procès pourra avoir lieu. Entendu une première fois par un juge d'instruction en septembre dernier, le réfugié syrien doit l'être une nouvelle fois en juillet prochain.