Derrière les hurlements des victimes, les paroles des terroristes. Un fichier audio retrace, seconde par seconde, la chronologie de la tuerie la plus meurtrière du 13 novembre, celle du Bataclan. L’enregistrement sonore de plus de deux heures est désormais entre les mains des six juges d'instruction parisiens chargés de l'enquête sur les attentats. Ce son, décrit comme "glaçant" par les techniciens de l'Identité judiciaire de la PJ parisienne, constitue le seul enregistrement complet de l'attaque découvert à ce jour.
L’enregistrement d’un technicien. Il voulait simplement enregistrer le concert des Eagles of Death Metal, il a en réalité gravé deux heures d’horreur. C’est un technicien du Bataclan qui a fourni la bande sonore de l’attaque, en voulant immortaliser le show, à titre personnel. Le petit enregistreur haut-de-gamme de l’employé a été retrouvé lors des constatations effectuées par les enquêteurs après la tuerie qui a fait 90 morts.
Des djihadistes qui s’interpellent entre deux tirs. Le moment de basculement intervient à 21h46. Alors que le groupe de rock interprète "Kiss of the Devil", que l’on peut traduire par "Le baiser du diable", le son des guitares se mêle alors à celui des tirs de kalachnikovs. Jusqu’à la prise de conscience, l’arrêt total de la musique, puis les cris.
Mais ce qui surprend, c’est l’enregistrement des propos tenus par les terroristes, que l’on entend distinctement, selon les enquêteurs. Les trois djihadistes s’appellent par leur prénom, évoquent l’Etat islamique, le djihad en Syrie et en Irak, puis reprennent leurs tirs sur la foule.
Les tirs s’arrêtent à l’arrivée de la BRI. Les auteurs de la tuerie s’interrompent seulement à l’arrivée de la BRI dans la salle, lorsqu’un des suspects, vraisemblablement Samy Amimour, se fait abattre sur la scène. Selon les premiers éléments de l’enquête, les tirs des policiers auraient déclenché sa ceinture d’explosifs. L’enregistrement ne permet pas toutefois d’affirmer avec certitude si les deux autres terroristes, Foued Mohamed-Aggad et Omar Ismaïl Mostefaï, sont morts sous les balles de la BRI ou s'ils ont enclenché leur gilet d’explosifs.