Deux agents de la pénitentiaire ont été tués et trois autres blessés grièvement mardi au péage d'Incarville, dans l'Eure, lors de l'attaque à l'arme lourde de leur fourgon qui transportait entre Évreux et Rouen un trafiquant de stupéfiants qui s'est évadé. "L'attaque de ce matin, qui a coûté la vie à des agents de l'Administration pénitentiaire, est un choc pour nous tous (...) Nous serons intraitables", a réagi sur X le président Emmanuel Macron.
Le ton grave, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui s'est rendu en fin de journée à Caen pour rencontrer les collègues et les familles des victimes, a qualifié cette attaque de "drame absolu". Les agents ont été "abattus comme des chiens", a-t-il dit, "par des hommes pour qui la vie ne pèse rien". "Qu'ils soient châtiés à la hauteur de ce qu'ils ont commis. La nation est en deuil, la République est attaquée", a conclu le ministre.
Cela faisait 32 ans qu'un tel drame ne s'était pas produit dans l'administration pénitentiaire. Dorian Coge, maire de Blangy-le-Château, dans le Calvados, et ami d'enfance du plus jeune des agents tués ce mardi, a exprimé son émotion au micro de Pierre de Vilno dans Europe 1 Soir ce mardi.
"On est effondré"
"Malheureusement, on est effondré. On est un village familial, et là, quand on a appris cela, on est effondré et on a le sang glacé. C'est vraiment malheureux ce qu'il s'est passé", réagit dans un premier temps l'élu. Pour des raisons de confidentialité, les identités des deux agents pénitentiaires ne sont pas divulguées. Mais au micro d'Europe 1, Dorian Coge dresse le portrait de cet agent tué en faisant son travail. "On s'est vu aux commémorations du 8-Mai. C'était un vrai citoyen pour le village. Il a grandi dans une gendarmerie, il a toujours eu cette envie de servir son pays", assure le maire dans un premier temps.
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"Il venait d'apprendre que sa femme était enceinte et il avait changé de service depuis peu, justement pour pouvoir avoir des week-ends, pour pouvoir passer du temps avec son futur enfant. On a encore en mémoire ses beaux discours qu'on a eus pendant la commémoration et apprendre qu'il est décédé, on est dévasté", s'attriste Dorian Coge. L'élu n'hésite pas à parler de "colère". "Il y a cette forme d'injustice auprès des personnes qui essayent de faire la paix et vraiment, c'est très dur. Ce n'est pas évident, on est en colère, on vit de vengeance presque, c'est impressionnant", conclut-il.