Après les attentats meurtriers de Paris, vendredi 13 novembre, le récit que livrent les témoins et rescapés au micro d'Europe 1 est glaçant.
• La prise d'otages au Bataclan : "ils ont dit qu'ils avaient une ceinture d'explosifs"
Au Bataclan, le groupe américain "Eagles of Black Metal" joue devant 1.500 personnes lorsque quatre assaillants font irruption peu après 21h30 en criant "Allahou Akbar" selon les témoins. Si certains spectateurs parviennent à s'enfuir, la plupart se retrouve aux mains des terroristes qui les prennent en otage. Stéphanie, elle, a dû ramper pour sauver sa vie et se calfeutrer dans une loge à quelques mètres des attaquants avec une "trentaine de personnes".
"On s'est enfermé et ils ont frappé", raconte-t-elle. "Ils ont dit qu'ils avaient des ceintures d'explosives, on entendait tout, on sentait les vibrations". Vers une heure du matin, le RAID et le BRI donnent l'assaut. Les quatre terroristes sont morts, dont trois en se faisant sauter avec leur ceinture d'explosifs. Stéphanie découvre l'ampleur du carnage : "il y avait des corps par terre et du sang partout". Elle a cette phrase terrible : "c'était impressionnant les corps de partout". Comme beaucoup d'autres, Stéphanie est repartie seule, avec sa couverture de survie et ses chaussures maculées de sang.
Julien Pearce, reporter à Europe 1, était également présent vendredi soir dans la salle du Bataclan. Il raconte comment la foule présente au concert a été prise au piège par les terroristes, dans un espace clos, avec une impossibilité de fuir. "J'ai attendu que les terroristes rechargent leurs armes pour dire aux personnes autour de moi qu'il fallait sortir, faire quelque chose", explique le journaliste. "On a couru sur la scène, devant ces terroristes qui nous regardaient, en train de recharger leurs armes", dit Julien Pearce, interrogé samedi matin par Wendy Bouchard.
Attentats à Paris : le récit de notre...par Europe1fr
• Au Stade de France : "c'était le chaos absolu"
80.000 personnes assistaient au match de football France-Allemagne lorsqu'à 21h20, une forte détonation est entendue. Elle pourrait venir d'une bonbonne de gaz afin d'attirer les forces de l'ordre sur place. Puis, trois kamikazes se font exploser, ainsi qu'un autre boulevard Voltaire.
"A la première mi-temps, on a entendu deux explosions", témoigne un supporteur allemand. "Tout le monde a pensé que c'était pyrotechnique ou quelques chose comme ça (...) et à ce moment-là, j'avais déjà un peu peur. Les gens avaient peur parce que c'était à Paris". Ce dernier sort dix minutes avant la fin du match : "quand je suis sorti, c'était le chaos absolu. Dans le stade, il n'y avait pas de panique mais à l'extérieur, c'était fou avec les policiers et personne ne savait ce qui se passait".
• Devant le restaurant Le Petit Cambodge : "Heureusement j'étais derrière un poteau"
Salomé Legrand, journaliste à Europe 1, était à proximité de ce lieu visé par les terroristes. Au micro d'Europe 1, un rescapé raconte : "On buvait après le travail, comme tous les vendredis. On est arrivés à 19 heures et une ou deux voitures sont arrivées devant le bar. Ils ont déclenché le feu (...) on s'est tous mis par terre. Un homme à côté de moi, qui s'appelle Raphaël, a reçu une balle dans le cœur." Carla, elle, est en larmes : "Heureusement j'étais derrière un poteau. Mes amis ont été blessés, il y a des morts", explique-t-elle entre de nombreux sanglots.
• Rue de Charonne : " Il a arrosé tout autour de lui"
Il est peu avant 22 heures lorsqu'au croisement de la rue Faidherbe et de la rue de Charonne dans le 11e arrondissement, une fusillade éclate devant un café. Depuis la fenêtre de son appartement, Bernard assiste à la scène et raconte : "j'ai vu deux tireurs avec une kalachnikov. Ils avaient un petit bonnet mais ils n'étaient pas couverts". L'homme explique que l'un des assaillants a tiré "une vingtaine de coups de feu". "Il a arrosé des gens qui partaient se mettre derrière les voitures". Une attaque éclair "qui a duré deux minutes" selon Bernard qui témoigne de sa grande émotion : "c'était impressionnant, je suis toujours choqué. C'est impensable".