Les deux hommes interpellés mardi dernier à Marseille, suspectés d'avoir voulu commettre un attentat, ont été mis en examen dimanche à Paris par un juge antiterroriste. Pour des nécessités liées à la coopération internationale, leur garde à vue avait exceptionnellement duré cinq jours (contre quatre habituellement) mais cela n'a pas été suffisant pour qu'ils parlent.
Ils contestent avoir eu un projet précis. En cinq jours de garde à vue, ils n'ont rien dit sur les cibles visées. Mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, acquisition et détention d'armes et d'explosifs, les deux hommes contestent avoir eu un projet précis contre un candidat ou contre un lieu spécifique.
Le plus jeune justifie l'attaque contre Charlie Hebdo. Tout au long des interrogatoires, le plus âgé, 29 ans et 12 condamnations inscrites à son casier, a exercé son droit au silence. Selon nos informations, il est toutefois brièvement sorti de son mutisme devant le juge. Le plus jeune, lui, n'a pas craqué. Au contraire. Toujours selon nos informations, devant les policiers, il a justifié l'attaque contre Charlie Hebdo en affirmant en substance qu'ils "avaient été avertis" et "l'avaient bien cherché". Il a seulement adressé un reproche à Mohammed Merah, laissant entendre que tuer des enfants était "un peu trop".
Les deux hommes ont été incarcérés, à l'isolement, dans deux prisons différentes.