L'enquête sur le soutien logistique dont a bénéficié Sid Ahmed Ghlam lors d'une attaque djihadiste avortée à Villejuif progresse. Un nouveau suspect a été mis en examen vendredi. Arrêté en Seine-Saint-Denis mercredi avec un autre homme, qui a été relâché, le suspect a reconnu en garde à vue avoir vendu des gilets pare-balles à un complice, déjà mis en examen et écroué dans cette affaire, a expliqué une source proche du dossier. Il nie en revanche avoir eu connaissance de la destination finale des gilets, précise cette source.
L'affaire. Trois mois après les tueries de Charlie Hebdo, Montrouge et de l'Hyper Cacher, Sid Ahmed Ghlam, un jeune étudiant algérien déjà repéré pour sa radicalisation, avait été arrêté le 19 avril, après avoir lui-même appelé le Samu parce qu'il était blessé par balle. Ce scenario fortuit avait permis d'éviter un carnage. Dans sa voiture et dans sa chambre étudiante à Paris, les policiers avaient retrouvé quatre fusils kalachnikov et autant de gilets pare-balles, un pistolet et un revolver.
Des échanges informatiques révélaient des instructions, manifestement d'un commanditaire en zone irako-syrienne pour "trouver une bonne église avec du monde", la présence possible de complices, le projet d'actions simultanées. Sid Ahmed Ghlam est soupçonné d'avoir voulu prendre pour cible une église de Villejuif et d'avoir tué sur son passage une professeure de fitness, Aurélie Châtelain, dans sa voiture. Il est mis en cause par la présence de son ADN dans ce véhicule et par le sang de la victime sur sa parka, mais il conteste cet assassinat pour lequel il est mis en examen.
Les suspects. Outre Ghlam, trois suspects sont déjà mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et incarcérés. Le premier, Abdelkader J, avait été rapidement arrêté, son ADN ayant été découvert dans une Mégane volée où l'étudiant algérien aurait retrouvé une partie de son armement.