La justice française a demandé la remise de quatre suspects inculpés en Belgique dans l'enquête sur les attentats du 13 novembre, dont trois soupçonnés d'avoir aidé dans sa fuite Salah Abdeslam, seul membre des commandos parisiens encore en vie, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Qui sont les quatre suspects ? Les mandats d'arrêt européens, émis fin avril, concernent Mohamed Amri et Hamza Attou, qui ont ramené Salah Abdeslam à Bruxelles quelques heures après les attentats parisiens, Ali Oulkadi qui l'a véhiculé dans la capitale belge le 14 novembre, ont détaillé ces sources proches de l'enquête. Un mandat a également été émis contre Mohamed Bakkali soupçonné d'avoir joué un rôle de logisticien pour la cellule djihadiste, a ajouté une de ces sources. Ils doivent désormais être notifiés aux personnes concernées pour pouvoir enclencher la procédure de leur remise à la France.
"Nous pouvons espérer qu'ils soient transférés assez rapidement". "Compte tenu de la bonne coopération entre la France et la Belgique dans cette enquête, nous pouvons espérer qu'ils soient transférés assez rapidement", s'est félicité Olivier Morice, qui représente une trentaine de parties civiles. Mohammed Amri, 27 ans, et Hamza Attou, 21 ans, avaient été interpellés le 14 novembre à Molenbeek dans la banlieue de Bruxelles. Selon les déclarations d'Attou, qui ont varié au fil de ses auditions, Salah Abdeslam lui aurait confié que sa ceinture d'explosifs n'avait pas fonctionné le soir du 13 novembre.
Ali Oulkadi, un Français de Molenbeek de 31 ans, avait véhiculé Abdeslam dans Bruxelles le lendemain des attentats. Il le connaissait car il était "un des meilleurs amis" de son frère aîné Brahim, qui s'est fait exploser sur la terrasse d'un bar dans l'Est parisien le 13 novembre. Quant à Mohamed Bakkali, 28 ans, il avait loué une BMW, repérée à proximité immédiate de trois logements à Schaerbeek (Bruxelles), Charleroi et Auvelais (sud) ayant servi à préparer les attentats. Il est soupçonné d'avoir loué deux de ces planques. Salah Abdeslam, remis le 27 avril aux autorités françaises, doit être entendu pour la première fois vendredi par les juges d'instruction français sur le fond du dossier.