Ils vont retracer in situ l’enfer du Bataclan. Une vingtaine de membres de la commission d'enquête parlementaire, vont retourner jeudi matin sur les lieux de l’attaque la plus meurtrière du 13 novembre. L’objectif est de retracer l'intervention des forces de l'ordre et des secours, alors que plusieurs rescapés ont dénoncé, devant la commission d’enquête, la lenteur des forces d’intervention et le manque d’informations sur place le soir des attaques.
Pas de reconstitution au sens juridique du terme. Jeudi matin, vers 9h30, 22 membres de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats du 13 novembre devraient donc restituer l’enfer du Bataclan. Ils seront accompagnés de policiers présents le soir des attaques. Pas question cependant de faire du voyeurisme, "le déplacement au Bataclan doit permettre de se rendre compte sur les lieux, de retracer physiquement les choses, les interventions, de se rendre compte d'où étaient les terroristes, à quel moment sont intervenus les forces d'intervention et qui est intervenu à quel endroit", explique Sébastien Pietrasanta, le rapporteur de la commission. "C'est toutes ces questions là que l'on va se poser et que l'on va reposer après lors des auditions à certaines forces d'interventions et à des policiers", poursuit celui de fait partie de la commission d'enquête.
La commission, présidée par l'ancien juge Georges Fenech, espère ainsi mieux saisir le déroulé des événements : "le timing de l’attaque, l'organisation des unités de police envoyées sur place, les conditions de l'assaut final contre le commando terroriste ou encore les méthodes utilisées par les services de secours pour évacuer les blessés et les survivants", énumère de son côté France Info.
Pas question toutefois de réaliser une reconstitution au sens juridique du terme. Aucun figurant, mannequin ou arme factice ne seront mobilisés pour cette restitution, qui devrait durer toute la matinée. Malgré cela, le déplacement dérange les juges et les victimes qui estiment que cette visite n'est pas légitime à ce stade de l'enquête. Certains demandent d'ailleurs aux parlementaires de la repousser.
Un rapport remis en juillet. Lancée le 15 février 2016, la commission d’enquête parlementaire vise à analyser les failles de l’antiterrorisme et tenter de mettre à jour les erreurs commises autour des attaques du 13 novembre. Depuis un mois, les témoins se succèdent et dénoncent d’une même voix les ratés et les silences de l’administration dans la gestion de ces attentats qui ont fait 130 morts. Au total, près de 4.000 victimes physiques et psychologiques doivent être auditionnées. La conclusion de ses travaux doit être rendue à la mi-juillet et le compte-rendu de la visite sera gardé secret jusqu'à cette date.