Les proches du jeune automobiliste tué par un policier à Paris mardi soir lui rendront hommage lors d'une marche blanche à Vigneux-sur-Seine, en Essonne, samedi 25 août, a-t-on appris auprès de l'avocat de la famille. "Ce n'était pas un voyou, c'était un garçon qui travaillait, il menait une vie normale. Il avait juste des problèmes de permis", a déclaré Me Olivier Lambert à propos du jeune homme de 26 ans, dont il était l'avocat avant sa mort. La marche blanche débutera à 14h à Vigneux-sur-Seine, où le jeune homme a longtemps vécu, et se poursuivra à Draveil, en Essonne également, où il résidait.
Course-poursuite mortelle. Selon les premiers éléments de l'enquête, la victime, Romain, conduisait une voiture avec un défaut d'éclairage et avait pris la fuite après avoir refusé de se soumettre à un contrôle de police dans le centre de la capitale. Le policier, âgé de 23 ans, était aussitôt monté à l'arrière du scooter d'un particulier passant par là et avait pris en chasse le conducteur de la voiture, qui s'était retrouvé bloqué près de deux kilomètres plus loin. Le policier l'aurait alors sommé de descendre mais le jeune homme aurait fait marche arrière et percuté le scooter. Le fonctionnaire aurait tiré un coup de feu, blessant mortellement l'automobiliste au thorax.
Le fonctionnaire a été mis en examen jeudi pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique". La famille de la victime, qui va se porter partie civile, compte demander une requalification en homicide volontaire, a indiqué Me Lambert. "Il y a dix personnes au moins qui ont vu la scène, ça ne se passe pas dans une cité, derrière une barre d'immeubles. On va savoir ce qu'il s'est passé", a aussi déclaré l'avocat de la famille, dénonçant la réaction "complètement démesurée" du policier.
Réponse disproportionnée. Romain "ne conduisait pas une voiture volée, il ne revenait pas d'un vol à main armée", a-t-il ajouté, estimant qu'il n'y avait "aucune proportion" entre "un refus d'obtempérer" et "une course poursuite qui deviendra une course mortelle". Le jeune homme avait été condamné à plusieurs reprises pour conduite sans permis et refus d'obtempérer. "Il aurait dû s'arrêter (…) Mais dans les affaires précédentes, les policiers allaient le chercher à son domicile". "Quelle était l'urgence d'aller poursuivre quelqu'un qui roulait avec un feu défectueux ?", a demandé l'avocat.